ONU: clap de fin pour la MINURSO, devenue caduque face au plan marocain d’autonomie au Sahara

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Revue de presseÀ la veille d’un nouveau vote du Conseil de sécurité des Nations unies, la pertinence du mandat de la MINURSO est vivement questionnée. Face à l’évolution de la situation sur le terrain et au consensus grandissant autour du projet d’autonomie, la communauté internationale s’interroge sur la nécessité de clore ce chapitre et d’envisager une nouvelle feuille de route. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 24/08/2025 à 17h50

À l’approche d’un nouveau vote du Conseil de sécurité sur le dossier du Sahara, les interrogations se multiplient quant à l’utilité de poursuivre l’action de la MINURSO, au regard des mutations profondes enregistrées sur le terrain. Ces changements ont rendu caduque l’option du référendum au profit de celle de l’autonomie, qui recueille un consensus international croissant, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 25 août.

La décision prévue en octobre 2025 intervient dans un contexte où la clôture de ce dossier paraît inéluctable. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui-même affirmé ceci, dans une correspondance adressée à l’Assemblée générale des Nations Unies: «Avec l’approche du cinquantième anniversaire de ce conflit (…) Je pense qu’il est possible de parvenir à une solution politique juste et durable acceptée par les parties».

L’éventualité de mettre un terme à la mission de la MINURSO est dictée par l’évolution des faits. Son objectif initial –organiser un référendum d’autodétermination– n’est plus envisageable, en raison des obstacles persistants dressés par l’Algérie et son protégé, le Polisario, ainsi que des entraves techniques auxquelles la Mission a été confrontée.

Son mandat, réduit de fait au suivi du cessez-le-feu, appelle désormais à être remplacé par une mission reflétant les réalités actuelles. Cette nouvelle donne est corroborée par un consensus international de plus en plus favorable à l’option de l’autonomie, comme le soulignait un rapport de l’Institut américain de recherches des politiques publiques publié en mars dernier.

Celui-ci notait que la MINURSO n’avait pu procéder au recensement des populations ni mettre en œuvre le référendum, notamment en raison de l’interdiction faite par le Polisario aux Sahraouis de regagner le Royaume.

Le document s’interroge sur le bien-fondé du financement d’une mission qui, n’ayant pas atteint ses objectifs, contribuerait à prolonger la crise. Il anticipe même une possible cessation du financement américain sous l’administration Trump, conformément à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Cette perspective est partagée par la Fondation Carnegie pour la paix internationale, qui envisageait déjà un règlement du dossier fondé sur la mise en œuvre de la décision américaine. Dans cette optique, l’idée émerge d’une mission alternative dont le rôle serait d’accompagner les négociations autour de l’initiative d’autonomie.

Cette hypothèse est confortée par les déclarations du conseiller spécial du président américain pour le Moyen-Orient et l’Afrique, qui, lors d’une visite à Alger, a exhorté les dirigeants algériens à accepter une solution honorable, qui se fonde sur ce principe.

Par Hassan Benadad
Le 24/08/2025 à 17h50