Présentant à Rabat son rapport de 2015, Amnesty international (AI) a également fustigé l'interdiction d'entrée en Algérie à laquelle font face, non seulement ses représentants, mais aussi "tous les rapporteurs spéciaux de l'ONU".
"L'Algérie nous interdit d'enquêter car les violations des Droits de l'Homme sont très graves", explique l’ONG. Sur le volet concernant les exactions commises par les séparatistes du Polisario, Amnesty international a indiqué que "cette année encore, le Polisario n'a pris aucune mesure pour mettre fin à l'impunité" dont bénéficient ceux qui sont accusés "d'atteintes aux Droits de l'Homme".
"Les camps de Tindouf n'échappent pas aux violations des Droits de l'Homme", selon l'ONG internationale qui a appelé l'Algérie à remettre ces bourreaux à la justice nationale ou internationale.
A propos du Maroc, Amnesty, comme d'habitude, et sans ôter les ornières, a tiré à boulets rouges sur les autorités, jugeant "très insuffisantes" les avancées réalisées en matière des Droits de l'Homme.
Point positif, l'Organisation a renoncé à classifier le Maroc parmi les cinq pays du monde où la torture est répandue.
La torture, a-t-elle reconnu, "n'est pas systématique". "Mais, le CNDH et la DGSN reconnaissent des cas isolés", s'est-elle défendue. L’ONG a aussi reconnu avoir rejeté la proposition du gouvernent marocain d'établir des contre-expertises en cas de torture présumée par des médecins marocains "neutres et indépendants". "Amnesty refuse cette offre parce que la médecine locale pourrait susciter des doutes", selon Mohamed Sektaoui, président de la section Amnesty au Maroc.
Selon lui, Amnesty a proposé ses "propres médecins de l'étranger", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse aujourd’hui à Rabat.
Ce dernier s'est en outre exprimé en faveur des droits des minorités, dont ceux des homosexuels.