"Nous appelons à une augmentation du soutien public accordé aux partis, en veillant à ce qu'ils en allouent une fraction aux compétences qu'ils mobilisent pour des missions de réflexion, d'analyse et d'innovation", a déclaré le roi Mohammed VI dans son discours d'ouverture de la nouvelle année législative.
En clair, le souverain ôte aux partis toutes les excuses possibles pour qu'ils ne restent "plus inactifs" en matière de mobilisation, de création et d'encadrement.
Les partis politiques, toutes tendances confondues, contactés par le360 ont salué ce geste royal, affirmant que la hausse de la subvention constituera une bouffée d'oxygène qui facilitera leurs voies d'actions.
Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, par ailleurs patron du PJD, et Nabil Benabdallah, numéro un du PPS et son allié au gouvernement ont qualifié "d'importante" la décision du roi, mettant l'accent sur l'indispensable rôle que doivent jouer les formations politiques auprès de la société.
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"Il faut que ces partis politiques encadrent mieux la jeunesse, innovent en proposant des remèdes aux nouveaux problèmes que vit la société moderne", a affirmé Omar Cherki, professeur de droit à l'Université Hassan II de Mohammedia, dans une déclaration recueillie par Le360.
"C'est une vision nouvelle du souverain qui lie la hausse de la subvention à la création et au dynamisme. Les partis politiques sont actuellement dans la salle de réanimation et le roi leur a fourni une ordonnance", a estimé ce politologue.
Abondant dans le même sens, le politologue Mustapha Sehimi estime quant à lui que cette hausse des subventions a été dictée par le fait que les partis politiques "puissent avoir les moyens de mobiliser des compétences, pour réfléchir et proposer des réformes touchant les problèmes de la société". "Actuellement, a-t-il noté, les partis ne paraissent pas avoir dans leurs rangs des potentialités pour assurer cette fonction".
Il faut noter qu'actuellement l'Etat octroie quatre types de subventions aux différents partis politiques, et ceux-ci l'obtiennent en fonction de leur poids électoral.
La première, d'un montant total de 20 millions de dirhams, est octroyée dans le cadre des élections législatives, et la seconde du même montant, est versée pour le scrutin municipal.
La troisième concerne des primes (35.000 dirhams pour chaque élu) versées pour chaque siège obtenu au sein de la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers.
Prenons l'exemple du PJD qui a obtenu, en 2011, 125 sièges à la chambre des représentants et s’est vu élire 12 conseillers à la seconde chambre.
Ce parti totalise donc entre ces deux Institutions 137 élus, donc un total de la subvention octroyée de l'ordre de 4,795 millions de dirhams dans cette dernière catégorie.
Enfin, l'Etat finance à hauteur de 50% les frais de chaque congrès organisationnel tenu par les partis politiques.