Le roi Mohammed VI a présidé, dimanche 17 octobre au Palais royal de Fès, un Conseil des ministres, consacré à l’examen des orientations générales du projet de loi de finances pour l’année 2022, l’adoption d’un projet de loi organique et de nombreux accords internationaux, ainsi qu’à des nominations aux fonctions supérieures. A l’issue des travaux du Conseil, le souverain a nommé, sur proposition du Chef du gouvernement et à l’initiative du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benchaaâboun et Youssef Amrani, respectivement ambassadeurs de Sa Majesté auprès de la République française et de l’Union européenne. L’ancien ministre de l’Economie, Mohamed Benchaâboun, succède ainsi à Chakib Benmoussa, nommé ministre de l’Education dans le nouveau gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch. Jusque-là ambassadeur en Afrique du sud, Youssef Amrani quitte, lui, le continent africain vers Bruxelles, suite à sa nomination en tant qu’ambassadeur du roi auprès de l’Union européenne. Il succède ainsi à Ahmed Rahou, nommé en mars 2021 à la tête du Conseil de la concurrence. Quels seront les défis et les batailles qui attendent les deux nouveaux ambassadeurs auprès de la France et de l’Union européenne ? Telle est la question à laquelle tente de répondre Al Ahdath Al Maghribia, dans sa livraison du 19 octobre. Le nouvel ambassadeur auprès de la France n’est autre que le ministre sortant de l’Economie et des Finances dans le gouvernement El Othmani. Selon Al Ahdath Al Maghribia, il est attendu sur des dossiers qui dépassent le cadre diplomatique. Fort de sa riche carrière aussi bien dans le privé que dans le public, le désormais ex-argentier du Royaume devrait se pencher aussi sur des questions économiques et commerciales. Benchaâboun devrait ainsi gérer les relations avec Paris dans un contexte particulier, à quelques mois des élections présidentielles. Ces dernières sont marquées par une rivalité entre les candidats de la droite et du centre qui exploitent odieusement les thématiques liées aux migrations et l’islamophobie. Si Mohamed Benchaâboun devrait relever des défis dans l’une des plus importantes capitales européennes, Youssef Amrani, lui, devrait livrer des batailles qui concernent tout le Vieux continent. Amrani, qui a intégré le ministère des Affaires étrangères en 1978, traîne derrière lui une carrière longue de plus d’une quarantaine d’années dans la diplomatie. Sa nomination à Bruxelles intervient alors que le tribunal de l’Union européenne a annulé, fin septembre dernier, les décisions du Conseil de l’UE relatives aux accords agricole et de pêche entre l’UE et le Maroc, tout en décidant que les effets de ces décisions restent maintenus pendant une certaine période. Un nouveau virage que le nouvel ambassadeur devrait négocier.
Par Khalil Rachdi
Le 18/10/2021 à 19h50