Dialogue social: les syndicats réclament une hausse des salaires

Cérémonie de signature d’un accord entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et l'ensemble des syndicats représentant le secteur, présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, le 24 février 2022, à Rabat.  . DR

Revue de presseKiosque360. A la veille de la reprise du dialogue social, les revendications des syndicats semblent tendre vers un même objectif: améliorer les revenus des travailleurs et des retraités. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 31/03/2022 à 20h31

A un plus d’un mois du 1er mai, les syndicats annoncent déjà le ton, à la veille de la reprise du dialogue social avec le gouvernement et le patronat. Il faut dire que les négociations interviennent cette fois-ci dans un contexte assez compliqué, avec notamment l’inflation presque inédite que connaît le pays suite au renchérissement des prix des principaux produits de base.

Dans son édition du vendredi 1er avril, Al Akhbar révèle les principales revendications que devraient mettre sur la table les centrales syndicales à l’occasion de la reprise du dialogue social. Et d’emblée, on peut déjà considérer qu’il devrait y avoir une forte insistance sur la hausse des salaires et des pensions de retraite.

Ce volet fait en tout cas partie des priorités que défend la Confédération démocratique du travail (CDT) qui avait déjà annoncé la couleur lors de sa dernière réunion avec le ministre de l’emploi. Elle y avait en effet appelé à une revalorisation générale des revenus. C’est donc somme toute assez logique que la hausse des salaires, du SMIG et des pensions de retraite sera ardemment défendue par la confédération.

A cela s’ajoutent une révision de l’impôt sur le revenu et la mise en place d’un programme de facilitation de l’accès au logement social. Citant un des membres de la commission de négociation au sein de la CDT, Al Akhbar écrit que cette dernière porte beaucoup d’espoir sur ce dialogue tripartite, d'autant que les revendications sont des plus légitimes au regard de l’impact qu’a le contexte actuel sur la situation financière des Marocains.

Même son de cloche au sein de l’Union marocaine du travail (UMT), dont le secrétaire général, El Miloudi Moukharik, insiste sur la nécessité de trouver un accord avant le 1er mai. Dans une déclaration au journal, il explique également que tout accord éventuel ne doit pas être que «symbolique», et qu’il doit apporter des acquis réels aux travailleurs. A ce titre, le responsable syndical insiste également sur le taux élevé de l’impôt sur le revenu que supportent les employés, tandis que d’autres catégories de la population comme les grands agriculteurs ou les propriétaires de foncier subissent une pression fiscale nettement inférieure.

Selon la même source, ajoute Al Akhbar, le gouvernement a déjà été interpellé lors de précédentes réunions sur la cherté de la vie et l’affaiblissement du pouvoir d’achat des travailleurs. L’UMT considère dans ce cadre que le gouvernement dispose de mécanismes permettant de limiter le renchérissement des prix, comme dans le cas des carburants où une intervention sur les taxes peut freiner la tendance haussière des dernières semaines.

Le cahier des revendications qui est soumis à l’Exécutif est donc bien chargé, même s’il tend globalement vers le même objectif: améliorer le pouvoir d’achat. Il reste maintenant à savoir comment il y répondra et, surtout, quelle sera la position du patronat quant aux vœux des syndicats.

Par Fayza Senhaji
Le 31/03/2022 à 20h31