Il n’a fallu qu’une seule réunion tripartite (gouvernement, patronat, syndicats) pour que les partenaires sociaux, et particulièrement le gouvernement et les syndicats, mettent à nu leurs profondes divergences. A tel point que les centrales syndicales ont décidé de claquer la porte de ce dialogue qui vient à peine de commencer.
Dans des déclarations rapportées par le quotidien Al Akhbar du mercredi 1er juillet, Noureddine Soulaik, membre du secrétariat national de l’Union marocaine du travail (UMT), explique les causes de la colère des représentants de la classe ouvrière.
Selon lui, dès cette première réunion de contact, le ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle a déployé la méthodologie à adopter pour les futurs rounds des négociations. Or, cette manière de procéder unilatéralement a été vue par le syndicaliste de l’UMT comme une tentative de forcer la main aux syndicats pour leur imposer des décisions qui ne sont pas de leur intérêt. En effet, aucune proposition présentée par les syndicats n’a été prise en considération par le ministre de l’Emploi dans sa «méthodologie» présentée lors d'une première réunion qui n'a elle-même débouché sur aucune proposition concrète, affirme Soulaik.
C’est cette attitude unilatérale qui a poussé les syndicats à décréter le boycott des prochaines réunions du dialogue social, tout en exigeant à l’unanimité la mise en place rapide d’un comité de veille sociale en vue de gérer l’étape actuelle, tout en rappelant que la classe ouvrière mérite mieux, car elle a été, selon Soulaik, aux avant-postes de la lutte contre la pandémie de coronavirus.