L’évocation par les centrales syndicales d’un possible refus de signer l’accord social à cause de la réforme des retraites a poussé le gouvernement à les inviter à une séance centrale de dialogue qui s’annonce décisive. Les syndicats demandent au gouvernement de revoir sa copie sur ce dossier et rejettent ses propositions, estimant que la réforme des retraites menace les droits acquis des fonctionnaires, rapporte Al Akhbar du week-end (27 et 28 avril).
Le gouvernement pourrait au cours de cette séance, prévue pour ce samedi 27 avril, présenter son offre définitive comportant l’augmentation des salaires, la révision de l’impôt sur le revenu et le dossier des retraites.
Les syndicats ont refusé la première offre car ils considèrent que l’augmentation prévue des salaires sera prélevée automatiquement quand la réforme des retraites sera mise en œuvre. Une proposition qu’ils jugent inacceptable, tout en refusant la logique du troc qui conditionne l’amélioration du pouvoir d’achat à la réforme des retraites.
Le plan du gouvernement vise à relever l’âge de départ à la retraite à 65 ans avec augmentation du taux de cotisation et révision du mode de calcul de la pension avec une tendance baissière afin d’éviter la faillite des caisses de retraite. Les syndicats ont rejeté ce plan qu’ils qualifient de «trilogie fatidique», en mettant l’accent sur la nécessité de faire des propositions qui ne portent pas atteinte aux droits des fonctionnaires.
Le chef du gouvernement, relaie Al Akhbar, avait déclaré lors d’une séance au parlement que «la bonne mise en œuvre de la vision royale de l’État social n’aurait pas été possible sans l’institutionnalisation du dialogue social et son haussement à un choix stratégique». L’Exécutif, poursuit Akhannouch, a dès sa nomination décidé d’entretenir de solides relations de partenariat avec les partenaires sociaux pour poser les fondements d’un dialogue social régulier, appliquer tous les engagements sociaux figurant dans le programme du gouvernement et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens malgré le contexte économique difficile et les crises mondiales successives.
«Étant donné le rôle vital du dialogue social, le gouvernement a pris durant la mi-mandat des initiatives importantes pour poser les fondements d’un nouveau contrat social à travers l’élaboration d’une charte nationale de dialogue social contraignante pour toutes les parties», conclut le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.