DGST: ces hommes de la force spéciale qui campent au front de la lutte anti-terroriste

Des membres de la DGST.

Des membres de la DGST. . DR

A l'évocation des forces spéciales, vient à l’esprit de tout un chacun des images d’hommes musclés, encagoulés, immobiles, et bien entendu imperturbables. La réalité est bien autre, et le recrutement des membres de ces unités d'élite est exigeant.

Le 19/11/2020 à 09h42

Dans la réalité, pour avoir rencontré certains des patrons de ces forces spéciales, la MAP peut attester avec certitude qu’il s'agit d'hommes affables, très instruits, dotés d’un haut sens de la responsabilité vis à vis de leur pays, de sa sécurité et de la quiétude de ses citoyens.

Les forces spéciales marocaines sont formées du groupe d’intervention rapide (GIR), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). C'est une unité d’élite surentraînée, hautement qualifiée et très bien équipée, qui avait été créée en 2004, au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca.

Le «GIR» a pour principale mission de traquer, démanteler et mettre hors d’état de nuire les cellules terroristes avant qu’elles ne passent a l’acte. Accessoirement, ses éléments prêtent main-forte aux autres services de la DGSN dans des opérations "coup de poing" contre le crime organisé ou dans le cadre des opérations d’assainissement des foyers de la petite délinquance.

Le mot d'ordre, érigé en religion, des opérations du GIR tient en quelques mots: neutraliser la cible avec zéro risque pour ses éléments, pour la famille de la cible et pour la cible elle-même.

Pour ce faire, des semaines de planification sont nécessaires, au cours desquelles des actions de repérage, de dissimulation d'agents incognito sur le terrain, et de préparation en fonction de la dangerosité des cibles sont effectuées.

Autant dire que les informations minutieuses recueillies sur le terrain et les données opérationnelles, qui sont passées au crible avant chaque opération, sont primordiales pour ces spécialistes des opérations sécuritaires. Il n’est pas rare que leurs patrons dorment très peu au cours des nuits précédant l’opération.

Les unités du GIR sont réparties en fonction de leur spécialisation, leurs atouts et la formation de leurs membres qui opèrent sur le terrain. Leurs actions sont soigneusement planifiées, avec une synchronisation millimétrée. Leurs interventions sont souvent comparées, avec raison, à celle du scalpel d’un chirurgien.

Il y a d’abord l’unité «brèche» spécialisée dans l’ouverture des portes. Son rôle consiste à dégager le chemin dans un laps de temps très court qui ne devrait pas dépasser une minute pour faire céder les portes les plus résistantes.

L’unité «escalade», composée de varappeurs agiles hyper-entraînés, a pour mission d’escalader les murs, de s’introduire sur les lieux des opérations sans attirer les soupçons des cibles ou des badauds.

Une "équipe snipers", l'élite du GIR. Ce sont des tireurs d'exception, d'un mental d’acier et d’une précision totale au moment de l'exécution du tir ultime contre une cible qui refuse de se rendre.

L’"équipe de ménage" est composée de démineurs chargés de désamorcer et de sécuriser d'éventuelles bombes ou matériaux dangereux, et ce, au péril de leur vie, pour que celle des autres éléments du GIR et les citoyens, soit sauve.

Enfin, une "équipe de protection des VIP" est en charge de la protection rapprochée d'importantes personnalités, au cours de leur visite dans le Royaume.

Ces différentes équipes sont investies de missions hautement stratégiques qui nécessitent des entraînements intensifs et quotidiens et au moins deux séances de tirs hebdomadaires.

C’est ce professionnalisme et cette efficacité à toute épreuve qui ont permis à ces hommes vêtus de noir de démanteler des centaines de cellules terroristes. Un palmarès que peu de corps constitués, similaires dans le monde, sont capables de se prévaloir.

S’agissant de leur recrutement, le commandant du GIR est sans concession. Il faut se prévaloir d'un cursus sportif remarquable, d'aptitudes sportives exceptionnelles, d'un niveau de culture générale appréciable et d'une force de caractère qui permet à ces futures recrues d’optimiser leur performance.

De par la sensibilité de leurs tâches et des risques élevés auxquels ils sont confrontés, lors de l’exécution de leurs périlleuses missions, les agents du GIR sont systématiquement accompagnés d'une unité médicale, qui a pour mission de leur délivrer les premiers soins et de leur porter assistance, ainsi qu'aux personnes présentes sur la scène d’intervention.

L'une des spécificités du terrorisme est de s'adapter rapidement au contexte. Au cours de la période du confinement, les activités de propagande et de prosélytisme se sont ainsi exacerbées sur Internet.

La réponse sécuritaire à cette recrudescence des appels à la haine proférés par des terroristes présumés s’est soldée par une trentaine d’arrestations menées par les membres du GIR. L'inlassable traque des cellules terroristes a davantage resserré l’étau sur leurs membres, qui ont opéré une sorte de délocalisation de leurs actions en dehors du périmètre urbain. Dans les villes comme dans les régions rurales, les forces spéciales continueront à travailler à contrer ces entreprises sanguinaires, dans le respect des lois, et dans le but de préserver la sécurité de ce pays et la vie de ses citoyens.

Le 19/11/2020 à 09h42