L’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2494 du 30 octobre 2019 sur le Sahara n’a jamais été digérée par le Polisario. Parrain exclusif de la recherche d’une solution à ce conflit factice, l’exécutif onusien a clairement défini les préalables à cette solution, où l’option d’un référendum, au demeurant impossible à réaliser, a été enterrée.
Depuis l’adoption de cette orientation réaliste, il ne se passe plus une semaine sans que le Polisario n’agite ses menaces de se «retirer du processus de paix», en s’en prenant ouvertement à l’ONU. Ces menaces permanentes du Polisario, téléguidées par le régime algérien, viennent d’être remises au goût du jour par l’agence de presse officielle algérienne (APS) dans une longue dépêche datant du 25 juillet. Donnant la parole à l’interlocuteur du Polisario auprès de l’ONU, Sidi Omar, ce dernier ne s’est pas fait prier pour déverser son venin sur le Maroc, le Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général de l’ONU, la France et la Minurso.
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Selon le dénommé Sidi Omar, l’ONU s’est pliée au «chantage» de Rabat qui chercherait «l'irrésolution indéfinie du conflit». Une façon aussi d’exprimer la colère algérienne face à la crédibilité dont jouit la proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine au sein du Conseil de sécurité.
C’est pourquoi, pour Sidi Omar, «le processus de paix parrainé par les Nations Unies au Sahara occidental, lancé en 199, est maintenant complètement paralysé». Selon lui, cela s’explique par «la tendance de certaines parties au sein du Conseil de sécurité et du Secrétariat général de l'ONU à lier l'ensemble du processus de paix à la nomination d'un nouvel envoyé personnel, qui n'est qu'un prétexte pour ne prendre aucune action ou initiative à cet égard».
La nouveauté dans ces déclarations, c’est que le Polisario affirme maintenant que la «nomination d’un envoyé spécial n’est pas une fin en soi». Or, l’on sait que pour l’Algérie et les dirigeants du Polisario, la nomination, même formelle, de cet envoyé est cruciale, car elle leur permet de «maintenir l’ordre» et d’entretenir les fausses illusions dans les camps de Lahmada.
L’on se rappelle que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et le chef du Polisario, Brahim Ghali, n’ont cessé de mettre la pression sur Antonio Guterres, surtout durant les mois de mars et avril derniers, en vue d’une «nomination rapide» d’un nouvel envoyé spécial au Sahara, allant même jusqu’à annoncer de fausses nominations à ce poste vacant depuis mai 2019.
L’échec de cette pression sur l’ONU serait dû, argue Sidi Omar, au fait que cette dernière a choisi de se plier à ce qu’il appelle les «conditions préalables» que «le Maroc a fixées concernant les candidats potentiels».
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En désespoir de cause, Sidi Omar en conclut que le Polisario n’a d’autre choix que de «reconsidérer son engagement dans le processus de paix dans son ensemble suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2494 du 30 octobre 2019», ce qui dénote, selon lui, les «déviations qui ont spécifiquement caractérisé l'approche du Secrétariat de l'ONU et du Conseil de sécurité».
La France et la Minurso ne sont pas en reste. «En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la France continue de soutenir le Maroc», se plaint Sidi Omar, qui accuse à nouveau l’ONU, coupable de fermer les yeux sur ce qu’il qualifie de «soumission honteuse de la Minurso» au Maroc.
Les menaces et gesticulations répétitives du Polisario ont le mérite de nous informer sur l’état d’esprit qui prédomine tant à Tindouf qu’à Alger: le désespoir. Isolés sur la scène internationale, Alger et son protégé n’ont plus que l’invective et la menace comme ressorts pour espérer attirer l’attention de la communauté internationale sur le dossier du Sahara. Les termes menaçants dont a usé le représentant du Polisario, prouvent que les séparatistes sont en rupture de ban.