Certains partis politiques, y compris des grands, n’ont pas encore tenu leur congrès, dépassant largement les délais prescrits par la loi. Pour l’heure, écrit le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 14 décembre, le ministère de l’Intérieur ne s’est pas encore décidé de faire usage du pouvoir réglementaire dont il est investi, selon la loi.
Pourtant, souligne le quotidien, des décisions ont bien été préparées, en ce sens, et n’attendent que la signature du ministère pour être mise en application. Il s’agit, plus particulièrement, de décisions relatives aux sanctions prévues par la loi organique des partis politiques. Ce qui fait craindre à ces derniers, un scénario d’interdiction ou de mise sous scellé de leurs locaux ou même leur suspension, souligne le quotidien.
En réaction à cette éventualité, des voix au sein de ces mêmes partis ont mis en garde contre l’application des articles 60, 61 et 62 de la loi organique relative aux partis politiques. Les sanctions prévues dans trois articles peuvent aller, en effet, jusqu’à la suspension du parti et la fermeture provisoire de ses locaux pendant une période qui ne doit pas être inférieure à un mois, ni dépasser les quatre mois. Mais, il faut le souligner, les infractions prévues dans ces articles ne correspondent pas aux cas décrits par le quotidien.
Assabah évoque en effet, à titre d’exemple, la situation du parti de l’Istiqlal qui n’a toujours pas pu organiser son congrès national, malgré le dépassement, et largement, du délai de quatre ans entre deux congrès prévus par la loi. Cela fait presqu’une année que le parti devait organiser son congrès, qui devait avoir lieu en février dernier.
En même temps, ce parti trouve de grandes difficultés à tenir son conseil national, et ce pour plusieurs raisons que le quotidien a résumé en les piètres résultats obtenus aux dernières élections, la quasi-stagnation organisationnelle et les voix, de plus en plus nombreuses, qui dénoncent un certain népotisme au sein du parti.
Selon Assabah, d’autres formations politiques sont également concernées. Elles sont en état de paralysie totale à cause de ce qu’il considère comme une absence d’idéologie, ce qui a abouti à de nombreux problèmes internes dans ces partis. Obnubilés par le processus électoral, poursuit le quotidien, ils en ont oublié l’idéologie qui est le véritable ciment de leurs différentes composantes.
Dans plusieurs partis, le seul enjeu aujourd’hui est le nombre de sièges à obtenir au Parlement. Aucune importance n’est ainsi donnée à l’organisation, surtout au niveau local. Les antennes locales sont, en effet, délaissées, constate le quotidien, ce qui a impacté l’ensemble de l’organisation et la force politique des partis. Car, ce sont bien les instances locales qui alimentent l’organe du parti en de nouvelles élites et contribuent à la formation politique et à l’encadrement des nouveaux membres.