Démocratie parallèle: quand les partis politiques prennent les devants

Le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, s’est entretenu en visioconférence avec le chef du Parti populaire espagnol, Pablo Casado.

Le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, s’est entretenu en visioconférence avec le chef du Parti populaire espagnol, Pablo Casado. . DR

Revue de presseKiosque360. Que ce soit au sein de l’Internationale socialiste ou l’Internationale libérale ou encore au niveau de l’Internationale démocratique du centre, nos partis politiques ont pu jouer un rôle notable pour la défense des intérêts du Royaume. Le RNI, l’Istiqlal et le PAM viennent d’en donner à nouveau la preuve.

Le 21/05/2021 à 22h29

Qui peut oublier le rôle qu'a joué et que joue l'USFP dans la défense des intérêts du Royaume à travers son action au sein de l'Internationale socialiste (IS)? Au point qu'à une certaine époque, le parti incarnait, à lui seul, la diplomatie parallèle ou diplomatie non conventionnelle. Aujourd'hui, il n'est plus le seul. Plusieurs autres formations s'activent sur plusieurs fronts pour le même objectif. La crise qui vient d’éclater entre le Maroc et l’Espagne nous en donne un exemple concret, relève l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du 21 mai.

Ainsi, explique l’hebdomadaire, il y a une dizaine de jours, le 11 mai, le président du RNI a pris attache, via visioconférence, avec son homologue du Parti populaire espagnol (PP, chef de file de l’opposition), Pablo Casado. Aziz Akhannouch a accordé, le même jour, un entretien au quotidien de droite, El Mundo.

Nizar Baraka a pris le relais, en ayant eu, lui aussi, des entretiens avec le président du PP. Une démarche qui n’a pas tardé à porter ses fruits. En effet, le PP a déposé, juste après, cinq questions parlementaires pour demander des explications au gouvernement de Pedro Sánchez sur «l’entrée illégale, sans communication et avec une fausse identité» du chef des milices du Polisario en Espagne.

Faut-il préciser que l’Istiqlal, comme le soutient son secrétaire général, partage un grand nombre de visions politiques mais également une amitié et une affinité très particulière avec le Parti populaire espagnol. Les deux formations font d’ailleurs partie de l’Internationale Démocratique du Centre. Le RNI est, de son côté, membre, depuis quelques années, du Parti Populaire Européen (PPE/EPP) aux côtés du même PP espagnol.

Bref, poursuit l’hebdomadaire, juste après ces sorties, le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, a accordé, à son tour, une interview au quotidien La Razon, réputé proche des milieux conservateur et catholique. L’entretien portait évidemment sur la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Pendant ce temps, souligne La Vie éco, le PJD, lui, mène son combat ailleurs. Le parti islamiste, avec toutes ses instances et ses organisations subsidiaires, s’est mobilisé pour soutenir... Gaza et, accessoirement, le reste du territoire palestinien.

C’est ainsi que le secrétaire général du parti islamiste a eu un entretien téléphonique avec Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas. Ensuite, Saad-Eddine El Othmani a fait une sortie remarquée sur la chaîne qatarie, Al Jazeera, pour plaider la cause palestinienne. Toujours pour défendre cette cause, le parti islamiste est même allé jusqu’à encourager ses militants à participer à des rassemblements publics dans la rue, bravant ainsi les restrictions, alors que l’on est encore sous l’état d’urgence sanitaire.

C’est indéniable, écrit l’hebdomadaire, l’appartenance idéologique des partis politiques leur permet de tisser des rapports de coopération internationale dans le cadre des organisations non gouvernementales comme l’Internationale socialiste (IS), l’Internationale libérale (IL), dans laquelle siège le MP et l’UC, ou encore l’Internationale démocratique du centre (IDC) et même, dans le cas du PJD, de la mouvance internationale de l’islam politique.

Par le passé, le rôle de certains partis politiques marocains a été remarquable quand il s’est agi de défendre l’intégrité territoriale du Royaume ou lors de certaines occasions, notamment lors du vote par le Parlement européen des accords agricole et de pêche entre le Maroc et l’UE.

Par Amyne Asmlal
Le 21/05/2021 à 22h29