À l’approche des élections législatives de 2026, la réforme attendue des lois électorales suscite un débat intense autour de l’une des questions les plus sensibles du paysage politique du Royaume: le découpage électoral.
Cet instrument, essentiel dans la détermination des frontières des circonscriptions et de la répartition des sièges entre les régions et provinces, influence directement la représentativité parlementaire et, par ricochet, les équilibres politiques au sein de l’Hémicycle du Parlement du Royaume, indique le quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce mercredi 13 août.
Cette révision intervient dans un contexte marqué par des appels croissants de la part d’acteurs politiques, syndicaux et associatifs en faveur d’un système électoral plus juste, plus transparent et garantissant une égalité des chances entre les territoires.
Les revendications se font particulièrement insistantes dans les zones qui se considèrent historiquement marginalisées ou insuffisamment représentées, a-t-on pu lire.
Le découpage électoral n’est pas qu’une question technique. En fixant le nombre de sièges par circonscription, il pèse lourdement sur les résultats des scrutins et la configuration des majorités parlementaires.
Tout changement suscite donc des interrogations. Le découpage sera-t-il neutre? Servira-t-il des intérêts partisans? Sur quels critères se basera-t-il?
Les débats portent notamment sur la manière d’articuler les critères géographiques, qui visent à préserver l’équilibre territorial, avec les critères démographiques, indispensables pour adapter la représentation à la population réelle, a pu écrire Al Akhbar.
S’y ajoutent des considérations économiques et sociales afin de mieux refléter la diversité des réalités locales.
Trouver un équilibre entre zones urbaines et zones rurales, tout en assurant une représentation adéquate des différentes catégories sociales, est l’un des défis majeurs de cette réforme.
Dans ce climat, l’USFP a appelé à «élever le débat politique» afin de restaurer la confiance dans les institutions et l’action publique. Le parti prépare actuellement un mémorandum politique global visant à enrichir les sept axes de réflexion proposés par le ministère de l’Intérieur.
Il s’agit, selon ses dirigeants, de mettre à jour les listes électorales, de moraliser le processus électoral, d’inciter les citoyens à participer davantage, d’améliorer le financement public, de renforcer la représentation des femmes, de développer les mécanismes de communication et d’établir un calendrier électoral clair et prévisible.
L’USFP entend élargir ce cadre en proposant une révision des instances chargées de superviser les élections, ainsi qu’une adaptation du découpage électoral aux résultats du recensement général de 2024, ajoute le journal.
Le parti plaide également pour une transparence totale du vote et de la campagne électorale, l’implication directe des Marocains résidant à l’étranger, ainsi que le recours aux technologies modernes, dont l’Intelligence Artificielle (IA), pour affiner le tracé des circonscriptions électorales.
Pour garantir l’impartialité et la crédibilité du processus, le parti souhaite mettre en place des commissions indépendantes, composées d’experts et de représentants de la société civile. Celles-ci auraient pour mission de superviser la délimitation des circonscriptions sur la base de données actualisées et vérifiées.
Les partis politiques, syndicats et ONG de défense des droits de l’Homme considèrent cette réforme comme une occasion historique de refonder la représentativité politique dans le Royaume. Pour eux, il s’agit non seulement de refléter fidèlement la diversité sociale et régionale du Royaume, mais aussi de renforcer la démocratie et d’encourager une participation citoyenne plus active.






