La crise sécuritaire s’est aggravée depuis un mois dans l’un des camps de Tindouf après que la direction des séparatistes a montré son impuissance à contrôler une situation de plus en plus tendue. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 24 mars, que le chaos régne toujours à Tindouf après les affrontements qui ont opposé deux factions de la tribu Reguibat. L’implication partiale de la «police» polisarienne dans ce conflit a envenimé davantage la situation qui s’est transformée en incendie, destruction, enlèvement et séquestration.
L’activiste sahraoui, Mustapha Salma, souligne que le dérapage sécuritaire dans le camp dit «Smara» a éclaté quand les membres d’une bande ont violemment agressé deux jeunes et leur ont volé leur voiture 4X4. Trois jours après cette agression, les proches des deux victimes ont retrouvé la voiture volée dans un garage dont le propriétaire leur a indiqué qu’il ignore qui l’avait garée chez lui.
Ils ont alors informé les éléments de la «police», mais ces derniers ne se sont pas déplacés pour diligenter une enquête et remettre le véhicule à son propriétaire. Sidérés par cette attitude des soi-disant policiers, un grand nombre des proches des victimes sont allés récupérer, par la force, la voiture volée.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que dans la même nuit une voiture de la même marque a été incendiée dans le même camp. Le propriétaire et ses proches ont réussi à suivre les traces des suspects pour arrêter l’un deux qu’ils ont livré à la police. Mais,le lendemain les plaignants ont appris que le suspect a été libéré alors que les policiers leur ont affirmé qu’il s’était enfui. Il s’ensuivit alors des protestations et une vive tension qui a poussé les contestataires à prendre en otage trois policiers. Les milices du polisario sont intervenues pour libérer leurs collègues, mais ils n’ont fait qu’envenimer la situation en arrêtant sept jeunes et en blessant gravement un autre.
Finalement, les trois policiers ont été libérés après une médiation des dirigeants des séparatistes qui ont promis aux victimes qu’ils allaient les placer en détention et les poursuivre en justice. Même s’ils ont été libérés, après quelques jours de détention, les proches des policiers ont envahi le siège de la police en réclamant leur réhabilitation et en exigeant des sanctions contre ceux qui les ont enlevés. Il faut rappeler que ces multiples antagonistes appartiennent à la même tribu des Reguibat scindée en deux factions rivales: les Lbihat et Oulad Moussa.