Sans eau, sans électricité et en l’absence des conditions sanitaires les plus rudimentaires, l’été s’annonce meurtrier dans les camps de Tindouf. Loin des caméras des médias internationaux, mais proches des mines de fer et d’or, les camps de Tindouf croulent sous l’emprise des autorités militaires et des services de renseignement algériens, écrit le quotidien Assabah dans son édition du lundi 21 juin.
Pendant ce temps, les services de sécurité algériens suivent de très près ce simulacre d’ouverture sur le monde qu’expérimentent les habitants des camps, grâce aux réseaux sociaux. Et ils n’hésitent pas à sévir contre tous ceux qui s’aventurent à exprimer des propos désobligeants envers des généraux d’Alger.
Quant à ceux qui osent se rebeller contre l’austérité de la vie dans les camps, une balle perdue d’un militaire algérien suffit à les envoyer dans l’au-delà. Austérité, c’est peu dire, souligne le quotidien. Car dans les camps, les habitants manquent des moyens les plus élémentaires pour une vie digne. L’Algérie du pétrole et du gaz les prive d’électricité et les citernes qui les approvisionnent en eau se font de plus en plus rares. Cette même Algérie qui n’hésite pas à affréter l’avion présidentiel et à dépenser une fortune, en devises, pour soigner «Ghouili» prive les habitants des camps de tout. Seuls les «indics» et autres agents infiltrés des services de renseignement algérien répondent présent à tout moment, écrit Assabah.
L’Algérie qui est prête à dépenser à gauche et à droite, à soudoyer les médias internationaux de droite comme de gauche et à défendre une cause indéfendable et des thèses désuètes sur les forums internationaux ne souhaite pas fournir d’aide aux dizaines de milliers de familles qui manquent d’eau dans une région où la saison estivale est des plus chaudes, poursuit le quotidien. C’est la preuve que le sort des habitants des camps de Tindouf n’intéresse pas l’Algérie. Ils sont délaissés et livrés à eux même face à la recrudescence de la criminalité et en l’absence de moyens de subsistance et de soins médicaux.
Bien sûr, souligne Assabah, les ONG internationales sont absentes. Elles ne sont pas là pour dénoncer les exactions du pouvoir algérien contre les habitants des camps. Elles ne sont pas là, non plus, pour soutenir les habitants qui osent s’exprimer librement sur les réseaux sociaux lorsqu’ils font face aux courroux des militaires au pouvoir en Algérie. Quant à ceux qui vivent en dehors des camps et qui osent dénoncer la situation à Tindouf, c’est à leurs proches que l’on s’en prend pour les intimider. Le pouvoir militaire a mis en place des systèmes d’espionnage sophistiqués pour traquer tous ceux qui dénoncent la réalité des camps sur les réseaux sociaux, relève le quotidien.
Pourtant, l’argent dépensé pour cela, il s’agit de sommes conséquentes, aurait bien pu servir pour approvisionner les camps en eau potable. Actuellement, précise le quotidien, les informations qui proviennent des camps font état d’une rupture en insuline. Les cinq camps sont menacés de soif, alors qu’une grande partie n’a plus d’électricité depuis lundi dernier. Le groupe électrogène qui alimente ces camps en électricité, et qui est situé à cinq kilomètres de la ville de Tindouf, serait tombé en panne et le courant n’a toujours pas été rétabli. Quant au projet de branchement des camps sur le réseau d’eau potable, qui date de 2009, il n'a pas bougé d’un iota.