Dans le viseur du fisc, des parlementaires en appellent à leurs directions

Le siège de la Direction générale des impôts (DGI), à Rabat.

Revue de pressePlusieurs parlementaires se retrouvent dans le collimateur du fisc. Sommés de régulariser leur situation, ils dénoncent une pression accrue de la Direction générale des impôts. Mais, du côté du gouvernement, le message est clair: plus aucun statut ne protège de l’impôt. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 08/07/2025 à 18h29

Rattrapés par la Direction générale des impôts (DGI), plusieurs parlementaires ont récemment exprimé leur mécontentement auprès des dirigeants de leurs partis, dénonçant une pression jugée croissante pour régler leurs arriérés fiscaux, indique le quotidien Assabah, dans son édition du mercredi 9 juillet.

Cette tentative de mobilisation politique s’est heurtée à un refus net. Les intéressés ont été fermement invités à s’acquitter de leurs obligations fiscales, sans tenter d’obtenir d’exemptions ou d’allégements via des intermédiaires politiques.

Les arguments avancés par certains, comme la non-réalisation de bénéfices ou l’augmentation des charges liée à la hausse du SMIG dans les secteurs agricole et industriel, n’ont pas convaincu, écrit Assabah.

Dans un contexte marqué par les effets prolongés de la sécheresse sur l’emploi agricole (avec plus de 100.000 pertes d’emplois) et la faible dynamique industrielle hors secteurs automobile et aéronautique, l’administration fiscale semble déterminée à serrer la vis.

D’autant plus que près de 3 millions d’unités de production opéraient dans le secteur informel, tout en générant des profits colossaux, investis dans des actifs comme l’immobilier, l’or ou les voitures de luxe, tout en échappant à l’impôt, écrit-on.

Certaines entreprises iraient même jusqu’à produire des factures fictives, causant des pertes importantes au Trésor public.

Face à ces dérives, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a adopté une ligne dure, estime Assabah.

Il rejette toute médiation politique et invite ceux qui estiment être injustement imposés à exercer leur droit de recours dans le cadre du contentieux fiscal.

En cas de manquement avéré, il rappelle que les contribuables s’exposent à des pénalités de retard.

Le ministre affirme par ailleurs que les contrôles fiscaux sont effectués en toute légalité et sans discrimination.

Il appelle les membres des commissions parlementaires des finances à visiter les locaux de la DGI pour constater le travail rigoureux des agents, notamment grâce à un système d’information avancé, capable de détecter les incohérences.

Fouzi Lekjaâ assure qu’il n’y a ni abus, ni règlement de comptes, mais une volonté ferme de garantir l’équité fiscale.

«Ceux qui réalisent des bénéfices doivent en reverser une part à l’État pour financer les infrastructures et les programmes sociaux», a-t-il souligné.

En définitive, la pression se maintiendra sur les mauvais payeurs, qu’ils soient acteurs économiques, figures politiques ou détenteurs de fortunes informelles.

Par La rédaction
Le 08/07/2025 à 18h29