Le PJD a accusé les Marocains de tous les maux après le chaos provoqué sur les routes par la décision du gouvernement de fermer, sans préavis, huit villes pour circonscrire la propagation du coronavirus. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 29 juillet, que le tollé général suscité au sein de la population par cette décision éclair n’a pas plu à l’éditorialiste du site du parti islamiste qui a lourdement chargé les citoyens et qui, pour défendre la coalition gouvernementale dirigée par son parti, n’a pas hésité à reprocher aux citoyens d’être sous le joug des coutumes et des traditions.
Chose incroyable, le parti islamiste a changé de peau avec une rapidité qui n’a d’égale que la célérité avec laquelle l’Exécutif a décidé d’imposer, ipso facto, de sévères restrictions de déplacement. Du coup, le PJD a appelé les Marocains à se libérer d’us et coutumes révolus, notamment de ceux liés à l’Aïd Al-Adha, synonyme de retrouvailles familiales et de joie collective. Les partisans du soutien inconditionnel au gouvernement El Othmani ont nié leur responsabilité dans le chaos indescriptible de dimanche soir, condamnant les critiques des citoyens pris au dépourvu par une décision imprévue. Des critiques «injustifiées» qu’ils considèrent comme une «délation et une pêche en eaux troubles» ayant pour but de nuire à la réputation du gouvernement.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que le PJD, qui s’en prend aux coutumes et traditions des Marocains, n’a pas évoqué la confusion dont a fait preuve le gouvernement, pris dans ses multiples contradictions. Le parti islamiste a balayé d’un revers de main les communiqués confus et les décisions hâtives, ainsi que les sorties médiatiques hasardeuses des responsables de la gestion de l’état d’urgence sanitaire. Le meilleur exemple de ce cafouillage: celui du ministre de la Santé qui tantôt parle du retour au confinement, tantôt écarte fermement cette éventualité.
Comment un gouvernement peut-il prétendre que la situation épidémique est maîtrisée et accuser les citoyens de ne pas respecter les gestes barrières à chaque apparition d’un cluster? Il est vrai qu’il faut changer certaines mentalités, mais le gouvernement aurait mieux fait, dans une conjoncture aussi difficile, d’annuler l’Aïd Al-Adha. Car, ce faisant, il aurait évité, d’une part, la propagation du Covid-19 et, d’autre part, il aurait atténué le fardeau financier que représente l’achat du mouton pour les millions de Marocains démunis.