D’après des fuites issues des coulisses de la majorité, pas moins de 18 ministres, dont plusieurs secrétaires d’État, devraient se présenter aux prochaines élections législatives dans différentes circonscriptions du Royaume. C’est ce qu’indique le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 27 août.
Parmi les figures annoncées, l’Istiqlal aligne ses poids lourds: Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau et secrétaire général du parti, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, ainsi qu’Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique. Omar Hjira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, complète la liste.
Du côté du Parti authenticité et modernité (PAM), la ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima-Zahra Mansouri, mènera campagne aux côtés de Mehdi Bensaïd, ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, peut-on lire.
Le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti du chef du gouvernement Aziz Akhannouch, n’est pas en reste. Parmi ses candidats, figurent Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, ainsi que le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des relations avec le Parlement. Ils seront accompagnés de Mohamed Sadiki (agriculture, pêche maritime, développement rural et eaux et forêts), Saïd Barrada (éducation nationale, enseignement préscolaire et sports), Karim Zidan (investissement, convergence des programmes et évaluation des politiques publiques), ainsi que Lahcen Saâdi, secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire.
Si une partie de l’Exécutif se prépare à affronter les urnes, 14 ministres et secrétaires d’État nommés lors du remaniement d’octobre 2024 n’ont pas réussi à marquer leur passage. Faute de temps, mais aussi en raison du retard dans la publication des décrets de compétences, nombre d’entre eux n’ont pas pu déployer de véritables réformes, écrit Assabah.
Huit ministres se sont retrouvés avec des programmes déjà ficelés par leurs prédécesseurs, sans parvenir à imprimer leur propre marque. Certains ont certes multiplié les déplacements de terrain et accéléré la préparation de projets de lois et de décrets, mais cela n’a pas suffi à créer la «rupture» attendue du remaniement.
La situation des secrétaires d’État apparaît encore plus difficile. Plusieurs n’ont disposé ni de budgets propres ni de ressources humaines sous leur autorité. Certains ont même vu leurs attributions réduites au strict minimum, à l’image d’Hicham Sabri, secrétaire d’État chargé de l’Emploi, dont les marges de manœuvre auraient été limitées par des contraintes institutionnelles.
Cette configuration place le gouvernement face à un double défi: devoir justifier son bilan auprès d’une opinion publique de plus en plus exigeante, alors que ses figures de proue s’apprêtent à descendre dans l’arène électorale, où elles devront défendre à la fois leur légitimité partisane et leur action ministérielle.








