Nos partis politiques n'en sont généralement pas à un scandale près mais, quand il s’agit de refuser de restituer les deniers publics, cela devient grave. C’est ainsi que quelque 20 formations politiques ont préféré garder indûment près de 20 millions de dirhams au titre de 2017-2018, dénonce la Cour des comptes dans un rapport relayé par Assabah et Al Ahdath Al Maghribia dans leur édition du mercredi 5 février.
Selon Assabah, sur 34 partis politiques, ils étaient (seulement) 31 à déposer leurs comptes auprès de la Cour. Le Parti marocain libre, l’Union marocaine pour la démocratie et l’Union nationale des forces populaires ont manqué à cette obligation légale.A préciser qu’il s’agit des aides octroyées par l’Etat pour le bon fonctionnement des partis politiques. Sur l’ensemble, 6 formations ont restitué pour plus de 7 millions de dirhams en 2018 et 9 pour 7 autres millions de dirhams en 2019.
Pour Al Ahdath Al Maghribia, nombre des comptes présentés par des partis politiques, y compris le Parti de la justice et du développement qui mène la coalition gouvernementale, présentent des irrégularités. Seules 23 formations ont délivré une comptabilité certifiée ou à même de l’être.
Par ailleurs, le montant total des ressources des partis politiques relatives à l’exercice 2018 a atteint 120,84 millions de dirhams contre 128,04 millions en 2017 et 367,64 millions en 2016, selon la Cour des comptes.
Le montant de la subvention de l’Etat représente un taux de 54,90% du montant total des ressources, relève la Cour des Comptes qui vient, rappelons-le, de publier son rapport relatif à l’audit des comptes des partis politiques et à la vérification de la sincérité de leurs dépenses au titre du soutien accordé par l’Etat pour la contribution à la couverture des frais de gestion et d’organisation de leurs congrès nationaux ordinaires au titre de l’exercice 2018.
Les ressources de sept partis ont représenté 89,83% du total des ressources, fait savoir le rapport, soulignant que des disparités ont été enregistrées quant à la part du financement public dans le total des ressources des partis. A ce niveau, quatre partis ont financé leurs activités par leurs propres ressources puisqu'ils n’ont bénéficié d’aucun soutien public en 2018. Il s’agit du Parti des Forces Citoyennes, du Parti Annahj Addimoqrati, du Parti Al Ahd Addimoqrati et du Parti Démocrate National.
En outre, la loi de Finances 2018 a prévu une enveloppe budgétaire de 80 millions de dirhams au titre du soutien accordé par l’Etat pour la contribution à la couverture des frais de gestion des partis politiques et des frais d’organisation de leurs congrès nationaux ordinaires.
Ainsi, le montant de la contribution effectivement accordée aux partis politiques au titre de ladite année a atteint 66,10 millions de dirhams contre 73,73 millions en 2017 et 62,74 millions en 2016, fait ressortir le rapport qui précise que ce montant est réparti entre 58,59 millions de dirhams au titre de la contribution de l’Etat à la couverture des frais de gestion accordée à vingt-sept partis, sauf trois partis qui n’ont pas bénéficié de ladite contribution, et 7,50 millions de dirhams au titre de la contribution de l’Etat à la couverture des frais d’organisation des congrès nationaux ordinaires.
Durant l’année 2018, ajoute le rapport, neuf partis ont organisé leurs congrès nationaux ordinaires. Il s’agit du Parti du Mouvement Populaire, du Parti du Progrès et du Socialisme, du Parti du Mouvement Démocrate et Social, du Parti Socialiste Unifié, du Parti de l’Equité, du Parti Marocain des Verts, du Parti Annahda, du Parti de la Réforme et du Développement et, enfin, du Parti de l’Action.
Les ressources des partis politiques comprennent, en plus du soutien de l’Etat, les contributions et les cotisations de leurs membres pour un total de 46,40 millions de dirhams, les produits non courants pour une somme de 7,16 millions de dirhams, les autres produits d’exploitation pour un total de 548.946,53 dirhams et les produits financiers pour un montant s’élevant à 385.000 dirhams, conclut le document.