Tous les jeunes des camps sahraouis de Lahmada, qui vivaient de la petite débrouillardise à Tindouf, sont désormais interdits d’entrer dans cette ville algérienne voisine des camps, sous prétexte de confinement en cette période de pandémie de coronavirus.
Une situation qui profite, selon le quotiodien Assabah dans son édition du lundi 20 avril, aux affaires des dirigeants du Polisario, auquel le commerce avec les produits de l’aide internationale assure une importante marge bénéficiaire. En effet, désormais, les rares «réfugiés» sahraouis qui en ont les moyens achètent tout: produits alimentaires, carburant, eau… Les prix sont exhorbitants, alors que ces habitants n’ont, pour leur grande majorité, pas le moindre revenu.
A titre d’illustration, Assabah cite le complexe de production des viandes de volailles construit en 2015 avec un investissement réalisé par l’Italie, livré clés en main à une coopérative des populations locales et dont les produits sont censés être distribués gratuitement aux habitants des camps en vue de contribuer, un tant soit peu, à assurer leur autosuffisance alimentaire ou, du moins, leur survie.
Or, ce poulailler a été, ces dernières années, accaparé par Brahim Ghali, le chef du Polisario en personne, qui en a fait sa propriété, gérée directement par l’un de ses hommes de main. Non seulement les produits de ce complexe avicole sont vendus à des prix élevés dans les camps de Lahmada, mais Brahim Ghali aurait également signé un contrat avec une base militaire algérienne à Tindouf en vue de la fournir régulièrement en œufs frais issus du poulailler de Rabouni.
Si, pour le carburant vendu dans les camps, il n’y a rien à redire puisque l’armée algérienne l'a livré gratuitement aux dirigeants du Polisario pour les aider à se remplir les poches, il n’en est pas de même pour l’eau qui doit être distibuée gratuitement, quitte à être rationnée. Or, cette denrée rare et à la base de toute vie dans les camps est vendue au grand jour par le Polisario aux habitants des camps.
En présence des visiteurs étrangers, l’eau coule à flots et les produits alimentaires sont gratuitement distribués. Mais, dès que ces visiteurs tournent le dos, le commerce des dirigeants du Polisario reprend de plus belle. L’on comprend dès lors qu’en cette période de confinement mondial, où pas un seul témoin ne peut poser le pied à Tindouf, les dirigeants du Polisario ne se privent pas de se remplir les poches sur le dos de ceux qu’ils appellent le «peuple sahraoui».