Le Maroc ne badine pas avec le coronavirus. Le plan de veille et de riposte, mis en place à cet effet, se renforce au fur et à mesure de l’évolution de la situation à l’échelle planétaire, eu égard au nombre de cas suspects émanant des voies de communication du pays avec l’étranger. C’est dans ce sens que des brigades spécialisées de la gendarmerie royale sillonnent les régions afin de baliser le terrain aux équipes médiales mobilisées pour cerner la cartographie du virus et le traçage des cas suspects, leurs contacts et leur entourage.
A ce propos, l’attention est portée sur les passagers de l’avion en provenance d’Italie (Vol N° TB 7812), ayant atterri, le jeudi 27 février, à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca. Selon le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du week-end des 7 et 8 mars, ces brigades spécialisées effectuent dans les régions le suivi des 111 passagers de l’avion, dont le premier cas déclaré au Maroc.
Ce dernier, rappelle le quotidien, est toujours pris en charge à l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca. Les passagers de ce vol se répartissent sur les villes de Casablanca (34), Khouribga (10), Fès (09), Fkih Ben Saleh (5), El Jadida (5), Benchid (3), Rabat (3), Salé (3), Settat (3), Boulmane-Dades (4), Errachidia (4), Ourzazate (6), Tounante (2) et Bouznika (2). Le reste est réparti sur les villes de Mohammedia, Daroua, Ben Ahmed, Oujda, Oulmes, Midelt et Khemisset. Ces personnes, qui suivent un contrôle médical rigoureux, sont appelées à ne pas élargir le périmètre de leur contact avec d’autres citoyens, en appliquant strictement les consignes des équipes médicales.
En parallèle à ce traçage, fait savoir le quotidien, le ministère de l’Intérieur a mis en place des cellules de crise au niveau des wilayas, des provinces et des préfectures afin de veiller de près à la situation sur le terrain et d’alerter le comité de pilotage du plan national pour tout cas suspect.
Le sujet du coronavirus s’est également invité dans la gestion des tribunaux. En effet, poursuit le quotidien, le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mustapha Fares, a demandé dans une circulaire aux premiers présidents des cours d’appel et des différentes cours commerciales et administratives de «contrôler les accès aux tribunaux et d’interdire l’accès à toute personne ne disposant pas d’une convocation». Dans cette circulaire datée du vendredi, le président de la cour de cassation a également donné ses instructions aux responsables judiciaires pour «alerter les autorités dès l’apparition d’un cas suspect ou présentant les symptômes du virus».
S’agissant du plan national de veille et de riposte, ajoute le quotidien, le ministère de la Santé a précisé que le Maroc en est toujours à la première phase de son plan. Il ne passera à la deuxième phase que si le nombre de cas suspectés dépasse les 200 et celui des cas confirmés les 50, a révélé le directeur de l'épidémiologie Mohamed Lyoubi, qui était au parlement pour répondre aux questions des députés de la Commission des secteurs sociaux, au sujet de l'épidémie mondiale de coronavirus.
La deuxième phase d’alerte est l’estimation du nombre de cas suspects à 2.000, dont 500 cas confirmés. La phase numéro 3 sera déclenchée dans le cas où le nombre de cas atteint 10.000. Dans ce cas, les mesures s’orienteront pour maîtriser l'épidémie, assurer la continuité des services de santé et réduire la mortalité. Dans tous les cas, le degré de vigilance est élevé car le risque de propagation du virus l'est également.