La polémique sur la fin de la gratuité de l’enseignement secondaire et universitaire n’est pas près de désenfler. Cette fois, c’est le publiciste et membre du Conseil supérieur de l’Education, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), Noureddine Ayouch, qui se joint au débat. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 8 décembre, ce dernier suggère d’exclure purement et simplement les politiciens du Conseil.
Le spécialiste en communication, qui a accordé un entretien au journal, estime «qu’un climat de méfiance et de suspicion règne désormais au sein de cette institution». De ce fait, le président «reste les mains liées et ne peut plus rien entreprendre». Ainsi, ajoute-t-il, la plupart des membres du Conseil cautionnent et valident les décisions proposées pour les contester et les combattre, une fois à l'extérieur. Le président, confie-t-il, «leur fait confiance, mais voit cette confiance trahie à chaque fois».
Selon Noureddine Ayouch, dont la fondation qu’il a créée, Zakoura, vient d’éditer un dictionnaire en darija, le problème du Conseil est d'avoir été «inondé» de membres de partis politiques, de syndicalistes, de parlementaires qui ne disposent d’aucune compétence et qui ne sont mus que par les intérêts de leurs partis et leurs syndicats.
Aussi, estime-t-il, pour que l’institution puisse fonctionner normalement et efficacement, «il faut renvoyer ses membres politiciens et syndicalistes et ne retenir dans sa composition que les personnes qui disposent des compétences requises». La composition actuelle du Conseil, note Noureddine Ayouch, ressemble à un plat exotique concocté à partir d’ingrédients divers qui provoquent une indigestion, à tous les coups. «C’est justement ce qui arrive aujourd’hui à Omar Azzimane, le président, avec ces politiciens», conclut-il.
A préciser que le CSEFRS vient d’affirmer de manière catégorique qu’il n’a jamais été question d’annuler la gratuité. Le Conseil n’a exprimé aucune position de nature à en amener l’abrogation ou la remise en cause, comme vient de l’affirmer l’un de ses dirigeants. Au contraire, le Conseil recommande de considérer la dépense éducative comme un investissement public, visant la mise à niveau du capital humain, le développement du pays et l’adéquation de l'école avec les choix stratégiques de la Nation. Au demeurant, l'Etat assure la majeure partie du financement de l’éducation, tout en veillant à en diversifier les sources.