Le conseil de la ville de Rabat traverse une période de turbulences, marquée par une controverse grandissante autour de plusieurs projets d’envergure. Ces derniers alimentent un débat particulièrement houleux entre les conseillers de la majorité et ceux de l’opposition, créant une fracture au sein de l’assemblée.
«La frange contestataire reproche à l’exécutif communal un double déficit: un manque de transparence dans l’attribution des marchés publics et une communication insuffisante envers les citoyens, pourtant premiers concernés par ces initiatives», rapporte le journal Al Akhbar dans son édition du 1er octobre.
L’opposition a vivement critiqué les conditions d’adoption de projets relatifs à la réhabilitation des quartiers et à la construction d’édifices publics. Pour de nombreux élus, l’absence de données précises sur le coût financier et les délais d’exécution nourrit des interrogations légitimes. Cette défiance est partagée par des acteurs de la société civile, qui dénoncent une faiblesse criante dans la participation des habitants au suivi des projets. Ils affirment que certains chantiers sont lancés sans concertation effective préalable et sans étude d’impact sérieuse sur le tissu urbain.
En témoignent, selon eux, des équipements installés dans des quartiers populaires qui ne répondent aux priorités exprimées par les riverains, que sont l’accès aux infrastructures et aux services essentiels.
Parmi les dossiers les plus épineux figurent la réouverture du marché de gros et la gestion de la fourrière municipale. Des conseillers ont émis de sérieux doutes quant aux critères de sélection des entreprises attributaires, s’interrogeant sur le degré de respect des principes de concurrence loyale et d’égalité des chances.
Même des projets a priori consensuels, comme l’élargissement du réseau d’éclairage public ou la création d’espaces verts, pourtant porteurs d’enjeux écologiques et sociaux majeurs, sont sujets à polémique. «L’opposition estime, en effet, que la priorité devrait être accordée à la réhabilitation des équipements sanitaires et éducatifs, ainsi qu’à la réparation des infrastructures défaillantes dans les quartiers marginalisés», relaie Al Akhbar.
La controverse, dépassant désormais les simples considérations techniques et financières, a pris une tournure résolument politique. Le siège du conseil a été le lieu d’un échange d’accusations sur «l’instrumentalisation des projets à des fins politiques», conduisant certaines voix à appeler, avec insistance, à faire prévaloir l’intérêt général sur les calculs partisans.








