Conférence à Washington: quand Lalla Joumala El Alaoui décrit l'histoire unique du Maroc avec sa communauté juive

Ron Dermer, ambassadeur d’Israël, reçu par Lalla Joumala El Alaoui, ambassadeur du Royaume à Washington, le 17 décembre 2020. 

Ron Dermer, ambassadeur d’Israël, reçu par Lalla Joumala El Alaoui, ambassadeur du Royaume à Washington, le 17 décembre 2020.  . DR

L'histoire unique du Maroc avec sa communauté juive a été abordée hier, jeudi 28 janvier 2021, lors d'une conférence à Washington. Plusieurs personnalités américaines et étrangères y ont participé, dont l’ambassadeur du Royaume à Washington, Lalla Joumala El Alaoui.

Le 30/01/2021 à 12h56

A l’occasion de cet événement virtuel, organisé par le Congrès américain et l’association Sephardic Heritage International DC (SHIN), à l'occasion de la Journée internationale du souvenir de l’Holocauste, l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi aux Etats-Unis, Lalla Joumala El Alaoui, a rappelé le rôle du Royaume dans la protection des communauté juives tout au long de son histoire ainsi que l'importance de l'affluent hébraïque dans l'identité marocaine.

"Le Maroc a une histoire unique avec le peuple juif", a-t-elle expliqué, indiquant que "des vagues consécutives de réfugiés juifs ont trouvé refuge au Maroc depuis deux millénaires après la destruction du temple de Salomon, pendant la chute de l’Andalousie en 1492, ou durant la Seconde Guerre mondiale".

"Ils ont formé une communauté juive dynamique devenue partie intégrante de la société et de la culture du Royaume, comme le souligne notre Constitution, qui consacre l'importance de l'affluent hébraïque dans l'identité du Maroc", a encore expliqué l’ambassadeur lors de cette conférence, marquée par la participation de l’Envoyée spéciale du département d’Etat pour les questions de l’Holocauste, Cherrie Daniels.

Lalla Joumala El Alaoui a ainsi rappelé l’action de Feu Sa Majesté Mohammed V, qui avait protégé 250.000 juifs marocains en refusant de se conformer aux "lois raciales" du régime de Vichy pro-nazi, lorsque le Maroc était sous protectorat français.

"La vie et les biens des Juifs marocains ont ainsi été gardés sous sa protection et cette action audacieuse a incité de nombreuses personnes à chercher refuge au Maroc pendant le reste de la guerre", a-t-elle dit.

L’ambassadeur a souligné que les récits des victimes et des survivants de l’Holocauste "doivent être amplifiés et retransmis afin que les générations futures n'oublient jamais ce sinistre chapitre de notre histoire. Seule l'éducation peut nous permettre d'éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent".

Elle a indiqué, à cet égard, que le Maroc a été le premier pays arabe à intégrer l'histoire juive dans ses programmes scolaires, parallèlement à de nombreux autres efforts menés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour promouvoir, protéger et réhabiliter le patrimoine juif. Ces efforts portent notamment sur la restauration des cimetières juifs et la réhabilitation des quartiers juifs historiques. "Vous pouvez toujours compter sur le Maroc pour apporter sa contribution à la construction d'un avenir de coexistence pacifique", a conclu Lalla Joumala El Alaoui.

De son côté, l’Envoyée spéciale du département d’Etat pour les questions de l’Holocauste, Cherrie Daniels, a souligné le rôle des communauté des juifs séfarades de Tanger qui ont "accueilli et assimilé la vague massive de réfugiés juifs d’Europe de l’Est qui ont cherché refuge sur ses rives".

"Il y a beaucoup d’exemples qu’il est important de rappeler à ceux qui ne sont pas assez bien informés de ce qui s’est passé durant la Seconde Guerre Mondiale dans cette région d’Afrique du Nord", a affirmé Cherrie Daniels.

"Je pense que l’histoire des réfugiés juifs d’Europe en Afrique du Nord et au Moyen Orient durant la seconde Guerre mondiale peut jouer un rôle important pour abattre les murs du déni de l’Holocauste qui persistent encore aujourd’hui", a-t-elle soutenu.

Cet évènement auquel ont pris part également plusieurs membres du corps diplomatique accrédités à Washington, a été marqué par les témoignages de descendants de survivants de l’Holocauste, dont le PDG de Pfizer, le Dr Albert Bourla, dont les parents sont des rescapés des camps d’Auschwitz.

Le 30/01/2021 à 12h56