Le parti de l’Istiqlal traverse une zone de fortes turbulences après la condamnation de l’un de ses hauts responsables, Noureddine Moudiane, à six mois de prison ferme dans une affaire de diffamation l’opposant à la militante istiqlalienne Rafia El Mansouri.
Le verdict a été rendu lundi matin par le tribunal de Targuist, dans la région de Nador. Ancien chef du groupe parlementaire de l’Istiqlal à la Chambre des représentants, Noureddine Moudiane est considéré comme l’un des piliers du parti dans le nord-est du Maroc, ce qui confère à cette décision judiciaire une portée politique particulière.
L’affaire remonte au mois de mars de l’année 2024, lorsque la plaignante avait rendu public un enregistrement audio, qu’elle avait qualifié d’«atteinte grave à sa personne et à sa famille». Le parlementaire avait alors nié en bloc l’ensemble des accusations portées contre lui. Malgré plusieurs tentatives de règlement à l’amiable, aucun accord n’avait pu être trouvé entre les deux parties.
Lire aussi : Affaire Moudiane-El Mansouri: le dirigeant istiqlalien comparaîtra le 25 juin devant le tribunal de Targuist
Face à cette crise interne, le parti de l’Istiqlal avait adopté une posture de neutralité, laissant la justice suivre son cours. Entre-temps, la formation avait procédé à un changement à la tête de son groupe parlementaire: Allal Amraoui avait été désigné pour succéder à Noureddine Moudiane, ce dernier ayant suspendu ses fonctions dans l’attente de l’issue judiciaire.
À l’issue du verdict, Noureddine Moudiane a annoncé son intention d’interjeter appel, ouvrant ainsi un nouveau chapitre judiciaire dans une affaire qui continue de fragiliser l’image du parti de la Balance.
Au-delà de la sanction pénale, cette affaire met en lumière les lignes de fracture internes d’un parti historique, confronté à la difficulté de concilier discipline politique, gestion des conflits internes et exigence de crédibilité morale. L’appel annoncé par Noureddine Moudiane pourrait prolonger cette séquence délicate, à un moment où l’Istiqlal tente précisément de restaurer son autorité et sa cohésion.








