Concours du barreau: la boule de neige grandit

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, dans un entretien avec Le360, mardi 3 janvier 2023.

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, dans un entretien avec Le360, mardi 3 janvier 2023. . Fahd Rajil

Revue de presseKiosque360. Les déclarations du ministre de la Justice n'ont pas mis fin à la polémique. Au contraire, partis, jeunesses de partis et syndicats se sont joints à la contestation initiée sur les réseaux sociaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/01/2023 à 20h46

La polémique enfle et les fake-news font des ravages. Sur les réseaux sociaux, Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a déjà démissionné à la fois de son poste de ministre et du secrétariat général de son parti. Dans la réalité, il n'en est évidemment rien. Les rumeurs ont néanmoins incité le ministre à sortir de sa réserve pour tout nier en bloc dans une déclaration publique.

Cependant, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du lundi 9 janvier, les déclarations d'Abdellatif Ouahbi ne sont pas pour autant arrivées à faire taire la polémique. Au contraire, la boule de neige provoquée par la publication des résultats de l’épreuve écrite du concours d’accès au barreau ne cesse de grandir. Des partis politiques, des syndicats et des jeunesses de partis se sont ainsi joints à la foule des contestataires des résultats de ce concours. Le quotidien cite quelques cas.

Le Mouvement Populaite, (opposition), par exemple, a ainsi sévèrement critiqué le silence du gouvernement face à cette situation. Un silence «incompris» et «non justifié», face à ce que les Harakis, qui viennent d’élire un nouveau secrétaire général, considèrent comme un «scandale» et «une affaire d’opinion publique» justifiant une sortie publique du gouvernement pour clarifier les choses. Pour le Mouvement populaire (MP), ce silence du gouvernement est d’abord «une fuite en avant», et «ne fait que confirmer les soupçons» qui entachent la régularité de ce concours.

Bien sûr, et comme tous les autres acteurs politiques et associatifs qui ont décidé de se joindre aux protestations initiées sur les réseaux sociaux, le MP exige l’ouverture d’une enquête pour tirer toute cette affaire au clair.

De son côté, le syndicat des avocats du Maroc, à ne pas confondre avec l’association des barreaux, a également contesté ce qu’il appelle «des irrégularité» qui ont entaché l’organisation de ce concours, ainsi que «le tripotage des résultats». Et ce, tout en tenant la ministre de la Justice pour responsable, sur le plan légal et politique, de ces faits. Le syndicat a exigé tout simplement d’annuler les résultats de ce concours et d’en organiser un nouveau selon une méthodologie différente, à même de mieux garantir l’égalité des chances pour tous les candidats.

Le PJD est également entré en jeu pour surfer sur cette polémique, mais à travers sa jeunesse, sans pointer directement du doigt le gouvernement. C’est, en effet, à l’Instance nationale de lutte contre la corruption que la jeunesse du parti islamiste s’est adressée, l’invitant à ouvrir une enquête sur les conditions et les circonstances du déroulement de ce concours.

Par Amyne Asmlal
Le 08/01/2023 à 20h46