Six ans sont passés après la validation par l’armée algérienne de la nomination de Ghali Sayed Mustapha, alias Brahim Ghali, à la tête du Polisario en remplacement de Mohamed El Marrakchi mort aux États -Unis en 2016. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 18 juillet, que Ghali a été choisi grâce à une sorte de consensus car il était récusé par plusieurs tribus sahraouies. L’homme trainait une mauvaise réputation avec les scandales de viols qui le taraudaient depuis la création du Polisario ainsi que son implication directe dans de nombreux cas d’arrestations et de tortures lorsqu’il occupait le poste du soi-disant ministre de la Défense.
Ceux qui suivent, depuis six ans, sa gestion de cette organisation séparatiste savent qu’il a grandement échoué dans son entreprise et ce sur tous les plans. Il a même démantelé le noyau du Polisario en le transformant en factions opposées qui n’arrivent pas à trouver le moindre terrain d’entente. Autant dire que ces ailes dures rivalisent encore davantage dans l’antagonisme dans des dossiers brûlants qui ont défrayé la chronique comme la sécurité et les aides humanitaires.
La sécurité qui permettait à la direction du Polisario de contrôler tous les aspects de la vie dans les camps a connu une dégradation sans précèdent. Les camps sont devenus un foyer d’affrontements entre les groupes des narcotrafiquants qui s’échangent des coups de feu en plein jour au grand dam des habitants des camps de Tindouf.
Le quotidien Assabah souligne que la dégradation de la situation sécuritaire a connu son paroxysme quand le chef des services de renseignement du Polisario a été kidnappé et dépossédé de sa voiture. Le mouvement séparatiste a été mis sur la sellette quand les organisations humanitaires ont découvert que ses dirigeants détournaient les aides et les revendaient sur les marchés algériens et ceux des pays voisins. Les revenus de ce trafic sont devenus la première source de financement des jihadistes dans la région du sahel.
Ce faisant, Brahim Ghali a échoué dans la préservation de la force du Polisario à l’intérieur sans oublier qu’il a perdu la confiance des habitants des camps qui le considèrent comme un signe de mauvais augure car depuis sa désignation le Polisario n’a pas cessé de cumuler les déboires.
A cela il faut ajouter que le pouvoir algérien à Al Mouradia a coupé tout contact direct avec les dirigeants du Polisario en confiant l’intermédiation aux officiers de ses services de renseignement dans le camps de Tindouf. Une situation qui a poussé le Polisario a commettre beaucoup d’erreurs sur les plans intérieur et extérieur en multipliant les vagues d’arrestations et de séquestrations dans les camps de Tindouf. Des signes précurseurs montrent que les autorités algériennes commencent à penser sérieusement à limoger Brahim Ghali pour essayer de redorer le blason d’un mouvement en chute libre.