Pour leur première épreuve du feu depuis leur acquisition en août 2011, les F16 marocains, fleuron des Forces royales air (FRA), mettront le cap sur l'Irak et sur la Syrie. La nouvelle, ébruitée par le prestigieux quotidien américain «New York Times» et relayée par Assabah et Akhbar Al Yaoum, dans leur édition du weekend du 29-30 novembre, intervient suite aux multiples appels adressés au royaume par ses alliés arabes et occidentaux, avec à leur tête les Etats-Unis, afin de participer directement à la campagne aérienne menée, depuis août dernier, contre «l’Etat islamique» en Irak et en Syrie. Washington avait clairement manifesté, par la voix de son secrétaire d’Etat, John Kerry, sa volonté de voir le Maroc s’engager dans ce combat sans appel contre l’«Etat islamique». Présent militairement dans plusieurs pays du Golfe menacés par Abou Bak al-Baghdadi, dont les Emirats arabes unis, où il vient de dépêcher ses combattants d’élite, le royaume apporte à la coalition une aide qualifiée de «précieuse» en matière de renseignement et de connaissance de terrain. Mais face au risque d’enlisement du conflit, la coalition étant confrontée à un ennemi invisible et non pas à une armée conventionnelle, l’expérience des Forces armées royales est vivement sollicitée.
Rabat-Washington, deux alliés majeurs
A en croire le «New York Times», c’est dans cet esprit que s’inscrirait le déplacement à Washington effectué, du 10 au 14 novembre, par le général de corps d’armée, inspecteur général des Forces armées royales et commandant de la zone Sud, Bouchaïb Arroub, sur invitation du chef d’état-major conjoint des armées US, Martin Dempsey. «Le journal américain a trouvé un lien entre la participation marocaine aux missions létales de la campagne internationale anti-Daach et cette visite de travail effectuée par le haut responsable marocain aux Etats-Unis d’Amérique», rapporte Al Massae. Rappelant que cette visite était destinée, comme l’a souligné un précédent communiqué de l’état-major des FAR, à «l’échange de points de vue sur des sujets d’intérêt commun, et à la prospection des voies et des moyens susceptibles de renforcer la coopération militaire bilatérale», le quotidien a précisé que le royaume ne pouvait rester insensible aux bruits de bottes en Irak et en Syrie. «Le déplacement du général Arroub est intervenu peu après une sortie de la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la coopération, M’Barka Bouaida, pour dire que le royaume était bel et bien engagé aux côtés de la coalition», relève le quotidien. «Le Maroc n’a pas décliné l’invitation de la coalition à se joindre à la campagne anti-Daach, mais a demandé des éclaircissements sur la nature des missions et la manière dont il souhaiterait les conduire aux côtés des forces alliées», avait révélé la diplomate marocaine, en insistant sur le fait que le royaume a développé une approche basée sur l’aspect non seulement sécuritaire mais aussi social et économique.
Les F16 marocains montent au front !
«Il semble que le Maroc ne va pas se contenter cette fois d’ouvrir son espace aérien devant les chasseurs de la coalition contre Al-Qaïda au Mali, et à fournir l’aide humanitaire aux victimes de son antenne maghrébine (Aqmi), mais participera de manière effective aux frappes aériennes menées par les forces américaines, britanniques, françaises et canadiennes contre les positions des combattants d’Abou Bakr al-Baghdadi, basés au nord-est de l’Irak», indique Akhbar Al Yaoum, dans sa livraison weekend. «Le New York Times a indiqué que le Maroc est jusqu’ici le dernier pays arabe à avoir répondu favorablement à la demande américaine d’apporter une aide militaire substantielle en décidant d’envoyer ses F16 à la région syro-irakienne pour participer aux efforts de guerre contre Daach», ajoute le quotidien. Une chose reste sûre et certaine : Le Maroc a toujours été aux premières lignes du combat antiterroriste. Maintenant qu’il participe directement à ces efforts, il ne manquera pas de faire la différence.
