Christopher Ross sera reçu, jeudi après-midi, par Salaheddine Mezouar et M'Barka Bouiada, à Rabat, première étape d'une tournée qui le conduira dans les camps de réfugiés séquestrés de Tindouf puis à Alger, dont le régime est accusé d'implication dans ce conflit créé artificiellement en 1976 pour déstabiliser le royaume.La visite de Chistopher Ross au Maroc n'inclut pas un déplacement dans nos provinces du sud, selon une source proche du gouvernement.Il faut rappeler que le nouveau voyage au Maroc de l'envoyé spécial intervient quelques jours après l'entretien téléphonique qu'a eu, le 22 janvier, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon avec le roi Mohammed VI.Ban Ki-Moon a affirmé, à cette occasion, au souverain, qu'il avait donné "des assurances fermes quant à la neutralité, l'objectivité et l'impartialité des responsables de l'ONU en charge de la conduite de la facilitation onusienne".Le secrétaire général a assuré également que la MINURSO "poursuivra sa mission dans le respect strict de son mandat actuel".L'ONU et le Maroc ont ainsi mis les pendules à l'heure quant à la nécessité d’une neutralité de la part Christopher Ross, accusé d'avoir une sensibilité pro-algérienne, et au maintien du mandat de la MINURSO tel que défini avec précision par l'accord de cessez-le-feu de 1992, estiment les observateurs.Une source proche du gouvernement a déclaré à LE360 que "le Maroc est fort de sa proposition d'accorder une large autonomie aux provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté marocaine". "L'autre partie, a-t-on précisé, notamment l'Algérie, doit montrer pour sa part une réelle volonté de faire avancer le processus. Il ne faut pas oublier que l'Algérie est impliquée. On ne peut pas parler d'un climat politique sain alors que les autorités algériennes continuent de bloquer le processus visant à trouver une solution politique consensuelle".
A noter que Salaheddine Mezouar recevra l'envoyé de l'ONU sans qu’aucun point de presse ne soit prévu, les journalistes devant se contenter d'un communiqué laconique.Après les entretiens, Christopher Ross s'envolera pour l'Algérie où il est appelé à faire preuve de pragmatisme et d'objectivité. "M. Ross doit se limiter aux consignes qui ont été formulées par le secrétaire général de l'ONU au souverain", a déclaré pour sa part à LE360 Roudani Cherkaoui, expert au Centre des études politiques pour l'Afrique du Nord."Lors de cette mission, M. Ross ne doit pas perdre de vue l'aggravation de la situation sécuritaire au Maghreb et au sahel", a-t-il ajouté, soulignant qu’"Il ne faut pas oublier que la persistance de ce conflit artificiel risque d'enliser cette région dans l'instabilité et l’insécurité".L'envoyé spécial doit impérativement amener l'Algérie à accepter le recensement de la population séquestrée dans les camps de Tindouf, surtout à la lumière du récent rapport européen qui a dévoilé le détournement des aides humanitaires et précisé que cette population ne dépasse pas les 60.000 personnes", a conclu Roudani Charkaoui.