Dans un entretien avec Le360, la membre du bureau politique du PPS estime que le temps est venu d’introduire des changements au Code de la famille au niveau notamment du mariage des adolescentes mineures et de la mutuelle légale des enfants.
«Il y a eu des avancées jusqu’ici en matière des droits de la femme, nous devons les saluer. Mais il reste encore des efforts à faire, notamment sur le plan du Code de la famille, un chantier législatif qu’il faut améliorer», a-t-elle affirmé, expliquant que ce code est «dépassé par le fait qu’il n’est pas en harmonie avec les dispositions de la Constitution de 2011, celle-ci évoquant le principe de la parité entre les deux sexes au niveau des droits civils, économiques, politiques, culturels et environnementaux».
«Le code actuel n’est pas non plus conforme avec certaines dispositions relevant des conventions internationales que le Maroc a signées, notamment celle de la CEDAW», a ajouté la responsable de la section féminine du PPS.
Pour rappel, cette convention, adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations unies, porte sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. «Après 19 ans de la mise en œuvre de ce code, le débat, aujourd’hui, a été enclenché sur la scène politique et juridique en vue de parvenir à un consensus sociétal sur sa réforme.»
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D’un autre côté, a souligné Afailal, «il ne faut pas craindre le débat et l’écoute d’autrui et refouler l’avis contraire en matière de la question polémique de l’héritage».
«Il ne faut pas craindre le débat et l’écoute d’autrui et refouler l’avis contraire en matière de la question polémique de l’héritage»
— Charafat Afailal, ex-ministre et membre du bureau politique du PPS
Selon elle, «le peuple marocain, avec toutes ses composantes, est capable d’ouvrir un débat en usant de l’Ijtihad (jurisprudences) et en considérant le progrès de la société pour qu’il y ait un débat calme, serein et réfléchi, un débat où l’on écouterait l’avis d’autrui sans rejeter ou mépriser l’avis de l’autre et sans désigner une quelconque partie comme tutelle religieuse ou tutelle sur les acquis de la nation».
«Nous voulons trouver un consensus sociétal sur le régime de l’héritage pour mettre fin à l’injustice et satisfaire les droits de la femme», a conclu la dirigeante du PPS.