Chambres professionnelles: les enjeux d'un scrutin bien particulier

Une urne transparente reçoit un bulletin de vote.

Une urne transparente reçoit un bulletin de vote. . DR

Revue de presseKiosque360. Dans deux semaines, les chambres professionnelles renouvellent leurs membres. Un baromètre de la carte politique, puisque les partis sont cette fois directement impliqués dans ce scrutin. Ces institutions, en tant que collège électoral, contribuent également, à hauteur de 20 sièges, à la composition de la deuxième chambre.

Le 23/07/2021 à 20h45

La deuxième phase du processus électoral de 2021 est enclenchée. Le renouvellement des membres des chambres professionnelles a lieu dans deux semaines, le 6 août. Les délais légaux de dépôt de candidature courent officiellement depuis quelques jours déjà. La campagne électorale est pour bientôt. Nous parlons d’un collectif de 38 institutions.

Il s’agit de 12 Chambres de commerce, d’industrie et des services (CCIS), d’autant de Chambres d’agriculture et de Chambres d’artisanat. Quant aux Chambres de la pêche maritime, également concernées, elles ne sont qu’au nombre de quatre, précise l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 23 juillet. L’ensemble des Chambres professionnelles, poursuit l’hebdomadaire, constitue un collège électoral qui contribue pour l’élection de 20 sièges à la Chambre des conseillers.

Les Chambres professionnelles concourent d’une manière ou d’une autre à l’élaboration et au déploiement des politiques publiques, d’autant qu’elles siègent également dans certaines institutions, notamment le CESE. D’où l’importance de ce scrutin. Lequel scrutin, en plus de contribuer à façonner la carte politique de la deuxième Chambre, constitue également un baromètre de la carte électorale d’avant les élections législatives, locales et régionales du 8 septembre.

En effet, et contrairement aux élections des représentants des travailleurs, celles des Chambres professionnelles impliquent directement les partis politiques. Cependant, comme pour le scrutin de mai dernier, les SAP (Sans appartenance politique) représentent une carte non négligeable dans les élections du 6 août. 

Cela dit, les Chambres professionnelles ont été touchées, elles aussi, par les derniers amendements des lois électorales. Par exemple, le champ d’action du Fonds de soutien pour promouvoir la représentativité féminine leur a été étendu. De même, la loi 11.21 approuvée en mars dernier prévoit des mesures à même de garantir une meilleure représentativité des femmes dans ces institutions.

Considérées, à une certaine époque, comme un tremplin électoral, les Chambres professionnelles sont en train de renouer progressivement avec leur vocation d’origine. A savoir, un espace de représentation pour les commerçants, les petits entrepreneurs, les artisans, les agriculteurs et les pêcheurs. Et ce, au prix de plusieurs réformes.

Ainsi, explique l’hebdomadaire, par le passé, tous ceux, parmi les notables principalement, qui ont été recalés aux élections législatives, se rabattaient sur les Chambres professionnelles pour accéder, ensuite, à la Chambre des conseillers. Il faut dire qu’avant que le nombre de sièges auxquels elles donnent accès ne soit ramené à 20 sur les 120 sièges que compte l’institution parlementaire, ce nombre était, avant les élections de 2015, de 81 sièges sur 270. En proportion, cela représente une réduction de moitié. 

Ce n’est d’ailleurs pas la seule réforme. Leur nombre a également été réduit, d’abord pour les besoins d’une harmonisation avec le nouveau découpage régional et ensuite pour leur permettre de mieux assumer leurs missions. Le nombre des Chambres d’agriculture a ainsi été ramené de 37 à 12, et depuis la grande réforme de 2008, elles sont très impliquées dans l’élaboration et le déploiement des politiques agricoles, notamment le Plan Maroc Vert, et attirent de nouveaux profils, notamment les cadres et les jeunes. On peut en dire autant pour les CCIS, poursuit l’hebdomadaire. Au début des années 2000, on se demandait s’il n’était pas judicieux de dissoudre ces CCIS, alors au nombre de 28, qui étaient censées être des Chambres d’entreprises, mais qui sont devenues des «antichambres de la politique».

De plus, à l’époque, avec la création des CRI et la multiplication des associations professionnelles, les CCIS n’avaient, pour ainsi dire, presque plus d’utilité. Avec la crise financière qu’elles ont connue en 2005, on était face à deux alternatives, soit les dissoudre ou les réformer. Les pouvoirs publics ont choisi la deuxième option. Leur réforme, qui a démarré en 2013, avec le changement du statut, est toujours en cours. Bref, conclut l’hebdomadaire, les Chambres d’artisanat, tout comme celles de la pêche maritime, ont également connu une évolution similaire durant cette dernière décennie. Au final, les Chambres professionnelles sont appelées aujourd’hui à jouer un rôle bien plus important que par le passé.

Par Amyne Asmlal
Le 23/07/2021 à 20h45