Ce qui a changé dans la nouvelle carte régionale

Mohamed Hassad rencontre les secrétaires généraux des partis politiques. Rabat, le 4 septembre.

Mohamed Hassad rencontre les secrétaires généraux des partis politiques. Rabat, le 4 septembre. . MAP

Revue de presseKiosque360. La nouvelle carte du découpage régionale est terminée et a été validée par le gouvernement. Parmi les plus grands changements : le Rif rattaché à Tanger-Tétouan ou encore l’union de Fès et Meknès.

Le 08/02/2015 à 23h17

Enfin… le gouvernement a finalement tranché en ce qui concerne le découpage régional. C’est du moins ce qu’annonce L’Economiste, dans son édition du 9 février 2015. En effet, le projet de décret relatif à la délimitation des nouvelles régions a été adopté lors du Conseil du gouvernement, qui a eu lieu jeudi 5 février à Rabat. Une adoption qui n’a pas dû faire que des heureux, souligne le quotidien, puisque plusieurs partis politiques fermement opposés à ce nouveau découpage «n’ont pas obtenu gain de cause». «Quoi qu’il en soit, poursuit le quotidien, l’adoption de ce décret boucle ainsi le processus de préparation des textes relatifs aux attributions des nouvelles collectivités locales». Et ce bien évidemment, à quelques mois seulement des élections communales prévues en septembre prochain. De plus, rappelle le journal économique, les trois projets de lois organiques relatifs aux régions, provinces et communes ont été validés par le conseil de gouvernement et des ministres, et seront très prochainement envoyés au parlement. Les parlementaires de l’opposition pourront ainsi y ajouter des amendements, mais ne pourront pas modifier le découpage régional retenu.

12 régions au lieu de 16

Première nouveauté dans ce découpage : le Maroc est désormais scindé en 12 régions au lieu de 16, «comme cela a été prévu par le rapport de la Commission consultative de la régionalisation (…) présidée par Omar Azziman», souligne l’Economiste. Néanmoins, cela n’a pas empêché plusieurs changements dans la carte proposée par ce conseil, et non des moindres…

Parmi eux, le rattachement d’Al Hoceima à la région Tanger-Tétouan au lieu de l’Oriental, sa précédente zone de rattachement. L’Istiqlal et Parti Authenticité et Modernité (PAM) sont donc les grands perdants de ce nouveau découpage, puisqu’ils n’ont eu de cesse de rejeter cette annexion. Malgré leur attachement sans failles à la sacro-sainte « préservation de l’unité du Rif », et leurs dizaines de mémorandums envoyés à Abdelilah Benkirane, ces deux partis politiques n’ont absolument rien pu faire pour changer la donne. En revanche, l’Oriental a gardé la main sur Nador et Berkane.

Fès et Meknès unifiés

Les deux régions Fès et Meknès formeront dorénavant «une seule et même entité», nous informe le titre francophone. Et ce encore une fois, malgré les protestations de plusieurs partis politiques inquiets pour la pérennité de leurs fiefs électoraux, notamment Moulay Yacoub, une circonscription où l’Istiqlal et le PJD se battent depuis plus de deux ans.

Autre changement, la naissance d’une toute nouvelle région : Draa-Tafilalet, qui auparavant dépendait de Meknès. Désormais, ce territoire, dont Errachidia sera le chef-lieu, regroupera en son sein: Ouarzazate, Midelt, Tinghir et Zagora. La province de Marrakech a elle aussi connu plusieurs modifications. Dorénavant, celle-ci accueillera les provinces de Safi, Essaouira et Youssoufia. La région du Grand Casablanca s’agrandit elle aussi, puisque elle intègre de nouvelles préfectures et provinces dont, El Jadida, Sidi Bennour, Settat, Berrechid, Nouaceur et Benslimane. Le Grand Rabat quant à lui, s’étendra jusqu’à Kenitra et englobera des villes comme Khémisset, Sidi Kacem et Sidi Slimane.

Autant de changements motivés par «la volonté de se conformer à une série de principes prévus par la Constitution», rappelle l’Economiste, particulièrement la décentralisation et le développement économique et social de chacune des régions du royaume.

Par Sanae El Asrawi
Le 08/02/2015 à 23h17