C’est une anecdote qui en dit long sur la manière avec laquelle Casablanca est gérée. Lundi dernier, le Conseil de la ville tenait sa session de mai. Parmi les points à l’ordre du jour, la validation du cahier des charges relatif à l’exploitation du tramway.
C’est un projet particulièrement stratégique puisqu’il devrait encadrer l’exploitation des lignes de tram qui seront réalisées durant les 5 prochaines années.
Ce cahier des charges a bien été voté par les élus. Sauf, que rares sont ceux qui l’ont vraiment consulté !
En effet, ce cahier des charges n’a jamais été présenté aux élus, ni en marge de la session, ni lors des réunions des différentes commissions relevant du Conseil de la ville. Certains s’en sont plaints, estimant qu’ils ne peuvent voter un document dont ils n’ont pas connaissance.
Les arguments présentés alors par le maire de Casablanca n’ont rien pour convaincre. D’un côté, il considère que le document est constitué de centaines de pages et qu’il est difficile de l’étudier en détail. C’est pourquoi il dit avoir invité les représentants des partis politiques représentés au conseil de la ville à une réunion où ils ont pris connaissance des grandes lignes du document.
D’un autre côté, Abdelaziz El Omari explique que le cahier des charges est un contrat avec la société Casa Tram et qu’il existe une clause de confidentialité ne permettant pas d'en divulguer les détails.
Finalement, le vote a bien eu lieu, même s’il a nécessité des interventions en coulisse de l’un des vice-présidents du conseil auprès des représentants des partis de l’Istiqlal et du PAM dont les élus menaçaient de ne pas voter ce texte. Cette intervention, dont a été témoin le360, a finalement permis de faire passer ce texte sans encombre.