Casablanca: les petits commerçants dénoncent «les abus de la police administrative communale»

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Revue de presseKiosque360. La décision de la ville de mettre de l’ordre dans l’occupation du domaine public ne semble pas bien passer. En tout cas pour les commerçants, qui n'apprécient pas la manière dont le Conseil de la ville s’y est pris. Explications dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 15/06/2022 à 20h53

Les petits commerçants de Casablanca viennent de lancer un cri de détresse et de désespoir. Cernés de tous les côtés, il doivent faire face à la fois à la hausse des prix, aux tentatives de l’État de réduire l’étendue de l’informel et la prolifération du commerce anarchique avec des vendeurs ambulants qui squattent les principales rues commerçantes de la ville.

D’après le quotidien Assabah qui s’intéresse à leur cas dans son édition du jeudi 16 juin, les commerçants de la métropole ont également manifesté leur ras-le-bol face aux chantiers interminables lancés par la ville, notamment ceux du tramway. Ces travaux les ont pratiquement isolé de leurs clients potentiels, se plaignent-ils.

Et pour ne rien arranger, ils doivent également faire face à ce que Assabah qualifie «d'abus» de la police administrative qui relève du Conseil de la ville. Elle est ainsi prise à partie parce qu’elle a entamé l'exécution d'une décision de la commune qui exige des commerçants de produire les autorisations d’occupation du domaine public communal. A défaut d’en disposer, la commune leur accorde un délai de 15 jours pour régulariser leur situation. Ceux dont l’autorisation a expiré son pries de la renouveler.

Les commerçants se plaignent également des conditions mises en place pour leur intégration dans le système de la sécurité sociale. Ils considèrent le montant des cotisations, fixé par les textes réglementaires, disproportionné par rapport à leurs revenus en cette situation de crise et de la flambée des prix. Citant une responsable de la fédération des associations des commerçants, le quotidien précise que plusieurs d'entre eux ont effectivement versé leurs cotisations à la CNSS, mais ils ne bénéficient pas encore des services auxquels ils ont droit.

Bref, relève la responsable, le prix à payer par les commerçants pour intégrer le secteur formel est jugé onéreux. Cela au moment où les hausses des prix n'épargnent aucun secteur et qu'ils doivent faire face, en même temps, à la concurrence déloyale des vendeurs ambulants. Ces derniers, poursuit la même source, semblent même bénéficier de protection et d’avantage dont sont privés les commerçants. Pourtant, ils paient bien leur impôts et assurent même des emplois fixes.

Par ailleurs, rappelle le quotidien, une convention cadre de partenariat a été signée dernièrement entre la CNSS, l’Administration des Douanes, la Direction générale du commerce relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce et les représentants des commerçants. Cet accord vise à garantir une mise en œuvre optimale du chantier de la Contribution Professionnelle Unifiée ainsi que celui de la protection sociale.

Conclu avec le Syndicat national des commerçants et professionnels, l’Union générale des entreprises et professions (qui relève de l’Istiqlal) et l’Espace marocain des professionnels (affilié au PJD), cet accord œuvre aussi à la modernisation et la réhabilitation du secteur du commerce à travers une approche participative permettant de répondre aux différentes revendications des affiliés.

Par Amyne Asmlal
Le 15/06/2022 à 20h53