Casablanca: la Banque mondiale tance la mairie

STEFANI REYNOLDS / AFP

Revue de presseKiosque360. Le retard pris dans le lancement d'une SDL en charge de l'amélioration des ressources de la ville constitue l'un des engagements non respectés vis-à-vis de la Banque mondiale. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien

Le 01/01/2023 à 19h03

Partenaire stratégique pour le Conseil de la ville de Casablanca, la Banque mondiale (BM) est loin d’être satisfaite des responsables de la métropole qui ont pris des engagements tardant à se concrétiser. En fin d’année dernière, l’institution internationale, avec laquelle la ville est engagée dans un financement de 3 milliards de dirhams, a rassemblé toutes les données et tous les rapports nécessaires pour conclure que les responsables de Casablanca ne respectaient pas suffisamment les engagements pris antérieurement rapporte Assabah dans son édition du lundi 2 janvier.

En fait, pour comprendre les contours de cette affaire, il faut remonter à la période durant laquelle la ville a conclu des accords de financement avec l’institution internationale. L’engagement pris à l’époque était de mettre en place des mécanismes pour améliorer la gestion et le recouvrement des recettes de la ville. C’est un argument qui a été présenté pour rassurer la BM sur la capacité du Conseil de la ville à respecter les échéanciers de remboursement du financement contracté. Or, dans les faits, la BM est loin d’être satisfaite de ce qui a été accompli dans ce domaine.

Comme l’explique le quotidien, l'un des points les plus problématiques est le retard pris dans la création d’une nouvelle société de développement local en charge de l’évaluation du patrimoine, du recouvrement des recettes et de l’amélioration des revenus de la ville. Le lancement de cette SDL était même considéré comme un gage du respect des engagements pris et une dénomination lui avait été rapidement trouvé: «Casa Ressources». Mais, aujourd’hui encore, elle n’est toujours pas opérationnelle.

Bien que les documents de sa création et la contribution financière que doit apporter la mairie aient été adoptés lors d'une session du Conseil de la ville en juin 2018, la nouvelle SDL n’a jamais pu voir le jour jusque-là. Et l'un des points de blocage, rapporte la publication, relève d'un désaccord concernant le mode de recrutement de son patron. Alors que la Wilaya de Casablanca semblait privilégier l’appel à candidature, la mairie, à l’époque dirigée par le PJD, optait pour une nomination directe. Ce désaccord a longtemps retardé le démarrage de cette nouvelle société, et les événements qui se sont succédé après n’ont fait que contribuen à reléguer ce projet aux calendes grecques. 

En effet, bien que l’ancien Wali ait ouvert, en mars 2020, les candidatures pour le recrutement d’un Directeur général, il a finalement dû les reporter à cause de la crise sanitaire. Une deuxième tentative, qui devait être lancée un an plus tard, a également fini par être reportée, cette fois-ci à cause du contexte électoral. Il aura finalement fallu attendre les derniers jours de 2022 pour qu’un nouvel appel à candidatures soit lancé, en espérant qu’il aboutira, cette fois-ci, sur un vrai démarrage de cette SDL. Ce qui rassurera, pour un temps, la Banque mondiale.

Par Fayza Senhaji
Le 01/01/2023 à 19h03