Le PPS s’engage dans une nouvelle partie de ping-pong avec le Rassemblement national des indépendants (RNI), qui mène la coalition gouvernementale.
Cette fois, à en croire Al Ahdath Al Maghribiya dans son édition du mardi 11 avril, les camarades de Nabil Benabdallah ont poussé le bouchon un peu plus loin en convainquant les députés du PJD et du MP de soutenir la demande de la création d’une commission d’enquête parlementaire autour des éventuelles irrégularités qui auraient émaillé l’importation et la commercialisation au Maroc de carburants russes importés.
Le journal explique d’abord qu’une telle initiative est du ressort du Roi, de la majorité des membres de la Chambre des représentants ou du tiers de ceux de la Chambre des conseillers, et ce au sujet de faits précis impliquant des entreprises publiques. Le tout encadré par l’article 67 de la Constitution et par les lois organiques des deux Chambres du Parlement.
Quelles seraient alors les chances de la demande d’une commission d’enquête du trio PPS-PJD-MP?
Presque nulles, répond le journal, puisqu’il n’a pas été possible de recueillir les signatures de l’USFP, l’une des grandes composantes de l’opposition.
«Cette initiative intervient à la lumière de rumeurs sur la conduite de certaines compagnies pétrolières spécialisées dans l’importation de carburants qui auraient importé de grandes quantités de gaz russe. Bien plus, des doutes planent sur les documents accompagnant cette opération et les gains qui en ont été tirés», lit-on dans l’annonce de dépôt de ladite initiative.
Le même document évoque la réexportation de quantités de ce gaz importé dans des conditions suspectes. D’où la nécessité de faire la lumière sur tout le processus, définir d’éventuelles responsabilités et sanctionner les présumés fraudeurs.
Al Ahdath rappelle que le député RNI, Mohamed Chaouki, avait affirmé, au sein de la commission des Finances, que le pétrole russe n’était pas commercialisé sur le marché national.
Lors d’une rencontre de la Fondation Fkih Titouani, le même élu avait précisé que c’était la compagnie britannique Shell qui importait du carburant russe au Maroc pour ses filiales, et que ce carburant était écoulé en haute mer au profit d’autres clients.
Lahcen Haddad, député de l’Istiqlal, avait indiqué, pour sa part, que le Maroc n’avait pas interdit l’importation de carburants russes dont le prix du baril a été plafonné à 60 dollars.
Le même député istiqlalien a estimé que le véritable scandale réside dans les propos du groupe de l’USFP, qui aurait affirmé que le litre de pétrole russe n’allait pas au-delà de deux dirhams.
Et reste la grande question: les pétroliers marocains ont-ils les moyens d’acquérir du carburant russe? Al Ahdath, citant plusieurs autres sources, conclut que ce n’est pas le cas à cause, essentiellement, de crédits insuffisants pour financer de telles importations.