Camps de Tindouf: la «révolution WhatsApp» menace les dirigeants du Polisario

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Revue de presseKiosque360. La chape de plomb que font peser les dirigeants du Polisario sur les réfugiés sahraouis séquestrés à Tindouf, pour étouffer dans l’œuf toute velléité de révolte ou de libre expression, commence à se fissurer. Grâce à WhatsApp, tout le monde dit très haut ce qu’il pense tout bas.

Le 29/01/2018 à 23h01

A Tindouf, deux ennemis se regardent en permanence en chiens de faïence depuis plusieurs décennies: les populations des camps d’un côté, et les dirigeants du Polisario de l’autre. Ces derniers utilisent, le plus souvent, leurs espions pour leur rapporter tout ce qui se murmure chez les réfugiés. Emprisonnements, tortures, voire exécutions sommaires sont le lot de tous ceux qui osent dénoncer le sort peu enviable de ces populations.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 30 janvier, les choses commencent à changer de façon notable grâce aux réseaux sociaux, et particulièrement à l’usage grandissant de WhatsApp. Le quotidien arabophone rapporte ainsi que, pas plus loin que le week-end dernier, de nombreux messages ont débattu de la nouvelle «Initiative sahraouie pour le changement», tout en mettant à nu la faillite de l’inamovible direction du Polisario.

Ainsi, un message vocal rappelle que «la nouvelle Initiative sahraouie pour le changement n’est pas née par hasard, mais constitue une réponse objective au calvaire que vivent les populations des camps. Un calvaire dû à la corruption, au tribalisme, au népotisme et au clientélisme, érigés en mode de gestion par les dirigeants du Polisario».

Un autre message, écrit celui-là, affirme que «les Sahraouis des camps ont fait le choix du changement, et qu’ils briseront tous les murs de cette vaste prison construite au moment où le peuple était muselé». Preuve que le changement est en marche à Tindouf, certains Sahraouis vont jusqu’à laisser entendre que la RASD n’est rien d’autre qu’un «Etat fantôme». «Il n’existe, nulle part dans le monde, la moindre république dirigée par un gouvernement dont 16 membres sont des fantômes», écrit un réfugié sahraoui… Un autre lui rétorque qu’il n’existe pas non plus d'Etat dont la prétendue population est maintenue de force sous «le joug de la séquestration». Tout est dit.

Par Mohammed Ould Boah
Le 29/01/2018 à 23h01