Ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des Finances, en charge du Budget, Fouzi Lekjaa, a révélé aux membres du Parlement que «la caisse de compensation ne profit[ait] pas aux pauvres».
Au cours d’une réunion de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, consacrée au débat général sur le Projet de loi de finances PLF 2024, le ministre chargé du Budget a précisé que «les charges de la caisse de compensation ont atteint, entre 2015 et 2023, pas moins de 174 milliards de dirhams, soit une moyenne de 19,4 milliards de dirhams par an».
Mais, a-t-il aussi expliqué, en se fondant sur des études effectuées pendant cette période, «le plus gros morceau de ce budget part aux riches», écrivent les quotidiens Al Akhbar, Al Ahdath Al Maghribia et Assabah, qui ont tous trois abordé ce thème dans un article à paraître ce jeudi 2 novembre 2023.
Les trois quotidiens expliquent que «pas moins de 47 milliards de dirhams, soit 27% de l’ensemble des charges de compensation, profitent aux plus riches», ce qui est beaucoup plus que ce qui est dévolu aux plus pauvres, soit huit milliards de dirhams, a indiqué Fouzi Lekjaa.
D’où, a-t-il affirmé, la nécessité de la réforme pour que «cette subvention soit ciblée dans le projet de loi de finances PLF 2024, qui constitue l’une des pierres angulaires de la consolidation des fondements de l’État social».
Cette réforme, a expliqué le ministre, permettra ainsi à «60% des familles marocaines qui bénéficiaient d’[une subvention de] huit milliards de dirhams via la caisse de compensation, de bénéficier de 25 milliards de dirhams au cours de l’année 2024, pour atteindre 29 milliards de dirhams annuellement à partir de janvier de l’année 2026».
En plus de cette enveloppe budgétaire, «l’État verse 10 milliards de dirhams annuellement pour la généralisation de la couverture maladie obligatoire aux familles pauvres et en situation précaire».
S’agissant du déficit budgétaire, ont relayé les trois quotidiens, le ministre en charge en charge du Budget a révélé que ce déficit sera dans «la limite de 4% du PIB en 2024 et 3.5% en 2025, [puis de] 3% en 2026».