Bureaux d’études: ces anciens walis qui ont la mainmise sur les marchés

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Revue de presseKiosque360. Des élus ainsi que des agents d’autorité s’accaparent la plupart des marchés publics relatifs aux études et aux expertises. Leurs bureaux d’études s’enrichissent, indument, dans le secteur de la gestion des déchets ménagers. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 25/04/2022 à 21h13

Des privilégiés possédant des bureaux d’études et ayant tissé des relations avec des personnalités influentes bénéficient, indument, de marchés publics comme c’est le cas pour trois anciens walis.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 26 avril, que l’un d’eux était le bras droit de Driss Jettou, le deuxième un proche d’un wali en exercice et le troisième investisseur dans les hammams. Les décideurs au sein du ministère de l’Intérieur n’ont pas sanctionné les cadres qui agissaient en connivence avec deux bureaux d’études s’accaparant la plupart des marchés du Programme national des déchets ménagers (PNDM).

Le directeur d’un bureau d’études, proche d’un haut responsable de la direction générale des collectivités territoriales, a bénéficié d’un contrat juteux de ce programme. Il aurait réalisé des études techniques dans le domaine de la gestion des déchets ménagers au profit de six régions: Dakhla-Oued Eddahab, Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Souss Massa, Marrakech-Safi et Casablanca-Settat.

Le quotidien Assabah rapporte que le clientélisme demeure le maitre-mot dans l’octroi des marchés publics aux bureaux d’études. Autant dire qu’il est impératif qu’une enquête soit menée sur ce sujet par l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT, dont le poste de directeur est toujours vacant depuis la nomination de Zineb El Adaoui à la tête de la Cour des comptes.

Il faut rappeler que la direction générale des collectivités territoriales engage des sommes considérables pour réaliser des études sous couvert de la réhabilitation du secteur des déchets ménagers. Un jackpot qui va directement sur les comptes de certaines sociétés exerçant dans le secteur. Leurs directeurs ayant bénéficié, indument, de marchés en versant, au préalable, des pots-de-vin aux présidents des conseils communaux.

Les responsables de ces sociétés se chargent par la suite de verser des salaires et de couvrir les dépenses de grands élus et certains agents d’autorité. Un dirigeant syndicaliste, originaire de Sidi Kacem, avait déclaré devant un rassemblement d’ouvriers qu’un haut responsable -en citant son nom- percevait un salaire mensuel d’une société de collecte des déchets ménagers. Selon un document parvenu au quotidien Assabah, la Direction générale des collectivités territoriales a alloué un budget de 859,86 millions de dirhams pour la gestion déléguée des déchets ménagers. 

Par Hassan Benadad
Le 25/04/2022 à 21h13