Le projet du budget communal de l’année 2021 de la mairie de Rabat n’a pas été validé par les autorités de tutelle. Et pour cause. Les estimations des recettes étaient exagérées. Ainsi, les prévisions budgétaires du maire Sadiki du Parti de la justice et du développement (PJD) ont dépassé un milliard et 100 millions de dirhams pour l’année prochaine, alors qu’elles n’étaient que de l’ordre de 850 millions de dirhams cette année. De plus, en raison de la situation de crise, la tutelle avait demandé aux collectivités territoriales de rationaliser leurs dépenses et d’accorder des priorités aux dépenses nécessaires. Ce que le maire de Rabat a complètement ignoré.
Ces prévisions gonflées ont été déjà pointées du doigt par l’opposition, faisant savoir que la mairie dirigée par le PJD aurait manœuvré de la sorte pour que les autorités de tutelle refusent le budget. Ainsi, le parti aurait pu exploiter ce refus pendant la campagne électorale pour se victimiser.
Selon le quotidien Al Massae qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 14 et 15 novembre, le wali de la wilaya de Rabat-Salé-Kénitra a adressé une correspondance au maire de la ville lui signifiant les irrégularités ayant entaché le projet du budget de la mairie.
En plus des violations des dispositions réglementaires, le projet du budget n’a pas pris en compte la situation générale régnant dans le pays, notamment la crise pandémique. Bien que les recettes de la ville aient chuté de 25%, la mairie a confectionné son projet de budget en tablant sur une hausse de 25%. Ce que la wilaya a jugé irréalisable, indiquent les sources du quotidien. Autant dire que les recettes proposées par la mairie n’étaient pas basées sur des estimations réelles.
De même, la mise en garde de la wilaya a noté que la mairie n’avait pas coordonné avec les services régionaux et provinciaux des impôts et de la trésorerie pour obtenir les dernières statistiques. Enfin, ajoute le quotidien, les remarques de la tutelle ont souligné que le maire de Rabat n’a pas respecté les circulaires du ministre de l’Intérieur appelant les collectivités territoriales à rationaliser les dépenses, la mobilisation des ressources et l’adaptation des moyens à la réalité.