Bilan du gouvernement: la moitié vide du verre

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Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement défendra son bilan de mi-mandat devant le Parlement. A part certaines mesures déjà annoncées ou des chantiers ouverts depuis longtemps et qui viennent de s’achever, El Othmani n’a rien d’autre à présenter.

Le 18/01/2019 à 20h16

En décidant de présenter un bilan de mi-mandat devant le Parlement, Saad-Eddine El Othmani aura certainement été là où aucun de ses prédécesseurs n’a osé s’aventurer. Aucun autre chef du gouvernement ne s’est en effet livré à cet exercice avant lui. Sauf que lui n’aura presque rien à annoncer, en tout cas rien qui ne soit déjà connu de presque tout le monde. Le chef du gouvernement reviendra ainsi sur certaines mesures qu’il avait déjà annoncées à deux reprises, à l’occasion des 120 jours de son mandat et au terme de sa première année au pouvoir, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 19 et 20 janvier. 

Ainsi, El Othmani mettra certainement en avant, note le journal, le parachèvement de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, avec, en parallèle, la promulgation de la charte de la déconcentration administrative et la réforme des CRI. Il tentera également de tirer profit de certains chantiers initiés bien avant lui et qui arrivent à terme sous son mandat, comme la loi portant sur le droit d’accès à l’information et la législation relative aux travailleurs à domicile. Il présentera aussi comme réalisation la suppression du célèbre «panier» par l’administration pénitentiaire et la mise en place d’un régime de restauration aussi bien dans les prisons qu’au profit des détenus en garde à vue.

Le chef du gouvernement annoncera également l’ouverture du chantier de la réforme de l’administration et la simplification de certaines procédures administratives ainsi que quelques mesures présentées comme «qualitatives», aussi bien dans le domaine social qu’en matière de réforme de l’enseignement et de la justice dans le domaine économique. Cependant, devançant sans doute d’éventuelles critiques, le chef du gouvernement tient à préciser que ce n’est que le prélude de véritables réformes sociales dont l’effet sera palpable dès cette année 2019, année qu’il considère d’ailleurs comme «une année charnière» sur le plan les réformes sociales.

En revanche, là où le gouvernement n’a rien fait et où son inaction est très remarquée, c’est dans le domaine de l’emploi. Le taux de chômage, qui affecte en premier lieu les jeunes et surtout les diplômés, ne va certainement pas descendre sous la barre des 10%. Cela d’autant que le taux de croissance de 3%, annoncé récemment, n’est pas suffisant pour absorber la demande croissante d’emploi. La deuxième problématique à laquelle le gouvernement n’a pas su faire face, malgré les abonnes intentions annoncées au début du mandat, est le gaspillage du temps législatif. Plusieurs textes de loi que les Marocains attendent depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2011 n’ont, en effet, toujours pas vu le jour.

En outre, les centrales syndicales que le chef du gouvernement n’arrive plus à réunir pour relancer les négociations du dialogue social dénoncent sa politique économique et sociale, lui reprochant d’adopter une approche comptable plutôt que sociale. Ce qui fait dire à un analyste politique, cité par le journal, que le bilan à mi-mandat du gouvernement est médiocre sur le plan législatif et catastrophique sur les plans économique et social. Cela d’autant, souligne la même source, que le gouvernement a du faire face à certaines descensions internes inhérentes aux fréquents désaccords entre les membres de la majorité ou, ce qui est encore plus grave, aux conflits internes au sein du PJD. 

Par Amyne Asmlal
Le 18/01/2019 à 20h16