Lors de la présentation de cette feuille de route, Mohamed Benalilou, président de l’INPPLC, a insisté sur la nature charnière de ce moment institutionnel. Il a renouvelé avec force son appel au gouvernement, à la justice, aux acteurs publics et à la société civile pour une adhésion effective et concertée à ce chantier national. «Le Maroc ne peut plus se contenter de slogans épars dans la lutte contre la corruption, seule une mobilisation commune et structurée porte en elle les germes de la réussite», a-t-il affirmé.
Cette nouvelle stratégie opère une transformation profonde du positionnement de l’Instance au sein du système de gouvernance, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 10 décembre. Elle ne se conçoit plus comme une simple structure fonctionnelle, mais ambitionne d’incarner un pôle national de probité, guidant désormais l’orientation des politiques publiques en la matière. Son rôle dépasse ainsi la réception des plaintes et la production de rapports pour embrasser une mission d’impulsion et de coordination stratégique.
«Notre combat ne saurait rester l’otage d’une logique réactive ou d’initiatives dispersées, dépourvues de vision unifiée», a lancé le président de l’INPPLC. Le front national qu’il appelle de ses vœux se veut donc un cadre opérationnel, exigeant l’engagement de tous: État, justice, secteur privé, médias et société civile. Il s’agit, selon les termes qu’il a employés, d’un «choix de société» plaçant l’intégrité comme référence commune et indissociable.
Articulée autour de six axes majeurs, la stratégie 2025-2030 déploie un vaste plan d’action comprenant 99 projets, indique Al Ahdath Al Maghribia. Elle privilégie une approche préventive, s’appuyant sur la numérisation, l’évaluation systématique et la mise en place de mécanismes d’alerte précoce. «Il n’est plus possible de confronter un phénomène aussi complexe avec des moyens traditionnels», a expliqué Mohamed Benalilou. Cette mutation vers une approche normative et anticipatrice témoigne, selon le président de l’INPPLC, de la maturité d’une vision réformiste résolue à édifier des institutions robustes, à même de prévenir les risques avant leur survenance.








