S’exprimant devant un auditoire composé de militants du PPS, de politologues et d’universitaires, Bachir Dkhil, reconnu pour sa crédibilité auprès de la population sahraouie, a réaffirmé des faits désormais établis: le Polisario, selon lui, est une création de l’Algérie, et la majorité des Sahraouis réside dans les provinces du Sud.
La table ronde consacrée à «L’initiative d’autonomie» a réuni plusieurs figures politiques, dont le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, et Gajmoula Bent Abbi, membre du bureau politique du parti et fondatrice de l’Initiative sahraouie pour le développement durable et les droits de l’Homme. Cette militante sahraouie a précisé avoir fondé cette association afin de contribuer, à travers la recherche et l’analyse, à la concrétisation de l’initiative d’autonomie dans les provinces du Sud.
Bachir Dkhil a souligné que «la majorité des dirigeants du Polisario sont d’origine marocaine, leurs pères ayant servi dans les rangs des Forces armées royales». Il a également rappelé que le plan d’autonomie, articulé autour de 35 propositions, vise à apporter une solution définitive au différend autour du Sahara. Selon lui, le Maroc demeure ferme: aucune issue ne saurait être envisagée en dehors de sa souveraineté sur ses provinces du Sud.
À travers cette initiative, les Sahraouis se verraient offrir la possibilité de gérer librement leurs affaires locales, dans le respect de l’unité nationale. Cette autonomie, a précisé l’orateur, pourrait prendre diverses formes (cantons, régions ou provinces) à l’image des modèles adoptés dans les grandes démocraties contemporaines.
Le cadre sahraoui a, par ailleurs, souligné que 71 % des Sahraouis sont aujourd’hui engagés dans des partis politiques et représentés au sein du Parlement ainsi que dans diverses institutions de l’État marocain. Un indicateur fort, selon lui, de l’adhésion progressive des populations sahraouies aux dynamiques nationales.
Il estime, dès lors, essentiel de mieux faire connaître le projet d’autonomie, qui s’adresse à l’ensemble des Sahraouis, et non pas uniquement aux membres du Front Polisario.
Il a également appelé les pouvoirs publics à anticiper cette évolution en investissant dans la formation de ressources humaines qualifiées, à même de gérer localement les affaires publiques dans les provinces du Sud.
Bachir Dakhil a en outre estimé que «la solution durable passe par la négociation, le compromis et la réconciliation». Selon lui, «c’est un point central et fondamental».
Quant à l’autonomie, l’écrivain sahraoui (auteur de plusieurs ouvrages) estime que c’est «une solution réaliste, soutenue par de nombreux pays puisque 115 États reconnaissent sa crédibilité».
Il termine en affirmant que «la balle est désormais dans le camp de l’Algérie».








