Un nouveau parfum de scandale se fait sentir sous la coupole du Parlement. Des nominations controversées au sein de l'Autorité de régulation de l'électricité (ANRE) viennent de créer une vive polémique dans les milieux politiques.
Certaines parties critiquent les présidents de la Chambre des députés et de la Chambre des conseillers, leur reprochant d'avoir nommé, pour ne pas dire pistonné, six parlementaires au sein de l'Instance de régulation de l'électricité, un organisme créé en 2018, et qui cherche, depuis, à former son conseil.
L’ANRE a pour mission d'accompagner les mutations profondes que connaît le secteur des énergies renouvelables au Maroc. Les membres du Conseil de l’ANRE sont notamment composés de 3 membres nommés par décret, de 3 membres désignés par le président de la Chambre des représentants et de 3 membres désignés par le président de la Chambre des conseillers.
Son président, Abdellatif Bardach, a été nommé lors d'un Conseil des ministres, présidé par le roi Mohammed VI, en août 2018.
Au Parlement, Habid El Malki et Hakim Benchamach, respectivement présidents de la Chambre des représentants et de celle des conseillers, sont accusés d'avoir décidé de ces nominations sans se référer, comme il l'aurait fallu, aux partis politiques, aux chefs de groupes parlementaires et aux élus.
A Rabat, des sources concordantes attribuent ces nominations à des "relations de pur copinage".
Le Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) est allé très loin en qualifiant ces nominations de "grave scandale" et demande un arbitrage royal, afin d'assainir cette situation.
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Dans un communiqué, le PPS condamne fermement l'attitude de Habib El Malki et de Hakim Benchamach, qui s'apparente, selon ses leaders, à une "logique de clientélisme et [de] partage du butin".
Ce parti de l'opposition condamne ce comportement qui "porte atteinte aux valeurs" de la Nation.
"Il est inimaginable et inacceptable qu'un tel comportement puisse émaner de représentants de deux grande instances politiques du pays", à savoir l'USFP (l'Union socialiste des forces populaires, en la personne d’El Malki) et du PAM (entendez le Parti Authenticité et Modernité et son ancien secrétaire général, Hakim Benchamach), a conclu le communiqué.
Un décret relatif aux indemnités allouées aux membres du Conseil de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) et du Comité de règlement des différends de cette instance a été récemment adopté lors d'un Conseil de gouvernement.