Assassinat de Benaissa Ait Jid: Abdelali Hamieddine interrogé par le tribunal

Abdelali Hamieddine, parlementaire et dirigeant du PJD, escorté de ses avocats et d'autres leaders de son parti, à son arrivée à la Cour d'appel de Fès, le 22 septembre 2021.  . Le360

Revue de presseKiosque360. Le procès de l’islamiste Abdelali Hamieddine a repris ce mardi 24 mai avec l’interrogatoire de l’accusé qui a nié avoir été présent lors de l’assassinat de Benaissa Ait El Jid. Une version démentie par le principal témoin. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 25/05/2022 à 20h48

Le dirigeant du PJD, Abdelali Hamieddine, a comparu ce mardi 25 mai devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Fès où il est poursuivi pour l’assassinat, en 1993, de l’étudiant gauchiste Benaissa Ait El Jid.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 26 mai que la cour a commencé à interroger l’ex-député islamiste sur les faits qui lui sont reprochés. Le tribunal devrait tenir une nouvelle audience le 20 septembre prochain qui sera consacrée aux plaidoiries de la défense.Au cours de son interrogatoire par le président de la cour, Hamieddine a nié être impliqué dans le meurtre de l’étudiant Benaissa Ait El Jid durant les affrontements qui avaient opposé les étudiants gauchistes aux islamistes en février 1993. Il a donné sa version des faits en déclarant: «je n’étais pas présent au cours de ces affrontements qui avaient éclaté dans l’une des artères de la zone industrielle Sidi Brahim jouxtant la cité universitaire où Benaissa a été tué. J’étais à ce moment à l’intérieur de la faculté de droit d’où suite à des blessures à la tête j’ai été transporté à l’hôpital dans la voiture d’un professeur ».

La défense du dirigeant islamiste a essayé de désavouer le seul témoin dans cette affaire en l’occurrence El Khammar Haddioui qui était en compagnie de la victime lors de cette agression meurtrière. Al Akhbar rapporte que le représentant du ministère public a rétorqué que: «les dispositions du code de procédure pénale donne toute latitude au tribunal d'apprécier les preuves exposées pour établir la vérité. Par conséquent rien n’empêche le tribunal d’entendre les déclarations du témoin permettant à la cour de se forger son intime conviction».

Selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, les faits remontent au mois de février de 1993 quand l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès connaissait de violents affrontements entre les étudiants gauchistes et islamistes. Ce jour-là, la victime Benaissa Ait El Jid et son camarade Haddioui El Khammar s’étaient réunis avec le doyen de l’université pour lui transmettre les revendications estudiantines. A leur sortie, ils ont pris un taxi pour se diriger vers le quartier Lirak mais le véhicule a été caillassée et arrêté de force par une trentaine d’individus.

Ait El Jid sera violemment agressé et immobilisé avant d’être frappé à la tête par une bordure de trottoir. Il décèdera à l’hôpital, quelques jours plus tard, des suites de cette grave blessure. Cette agression s’est déroulée en présence de son camarade Haddioui El Khammar qui a été tabassé par un deuxième groupe et fut, lui aussi, gravement blessé.

Il est devenu, ainsi, le principal témoin de cet assassinat puisqu’il affirme avoir pu identifier les auteurs de ce crime tout en déterminant la responsabilité de chacun d’eux y compris celle d’Abdelalli Hamieddine qui aurait immobilisé avec son pied la tête de la victime. C’est sur la base de ce témoignage que le juge d’instruction l’a poursuivi pour complicité d’homicide volontaire.

Par Hassan Benadad
Le 25/05/2022 à 20h48