Cette légitime préoccupation a été exprimée avec regret par le Royaume à l’Unesco, dont la directrice générale, Audrey Azoulay, se trouve en visite au Maroc, où elle préside à Rabat depuis hier, lundi 28 novembre 2022, la 17e session du Comité intergouvernemental de l'organisation onusienne pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Les travaux doivent se poursuivre dans la capitale marocaine jusqu'au 3 décembre prochain.
Selon des sources proches de ce dossier que Le360 a interrogées, la partie marocaine affirme avoir sciemment choisi d'éviter de s’apitoyer sur ce que sont, pourtant, de graves préjudices à la fois moraux et matériels, que subissent des pays «victimes de ce type de piraterie».
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Il s’agit plutôt et surtout de défendre en toute responsabilité, la noble mission de l’Unesco contre «toute déviation et altération de l’histoire et des valeurs humanitaires» à travers «ces actes irresponsables, méprisables et condamnables», ont indiqué ces interlocuteurs.
Temps fort de cette 17e session: l’audience accordée à Rabat à Audrey Azoulay, hier, lundi 28 novembre 2022, par le roi Mohammed VI. Une rencontre au cours de laquelle le souverain a tenu à exprimer ses remerciements à la directrice générale de l'Unesco, pour les efforts que mène cette organisation en faveur de «la sauvegarde du patrimoine des nations».
Le souverain a aussi insisté sur le fait que ce patrimoine, a-t-on indiqué de source officielle, a «tendance à être spolié par d’autres pays ou assimilé par d’autres cultures».
A l'issue de cet entretien, Audrey Azoulay a tenu à saluer «l’engagement de Sa Majesté le Roi pour la protection et la promotion du patrimoine immatériel du Maroc», rappelant par là, et par le titre qu'elle a donné au souverain, ses origines marocaines, qu'elle porte fièrement. La directrice générale de l'Unesco s'est aussi félicitée de «la centralité et du caractère stratégique des relations entre l’Unesco et le Royaume du Maroc».
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Hier, lundi 28 novembre 2022, après la cérémonie d'ouverture de la 17e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, l’Unesco a reconnu que la question relative à la spoliation des patrimoines était «une préoccupation majeure» de l'organisation onusienne.
Questionné à ce propos par Le360, Ernesto Ottone, directeur adjoint à la Culture auprès de l’Unesco, a évoqué les moyens à mettre en œuvre afin de mettre fin à des actes irresponsables et préjudiciables à la communauté culturelle mondiale.
Le Royaume a récemment fait les frais de tentatives de spoliation d’une partie de son patrimoine culturel. Mais grâce à la vigilance des autorités compétentes, la tentative de détournement d’une réplique de son zellige a pu être mise en échec. C'était il y a un mois, en octobre 2022, quand le groupe d'équipements sportifs Adidas avait annoncé un dénouement positif dans le différend qui l’opposait au ministère de la Culture, à propos de l’appropriation de motifs reproduisant le zellige marocain, qui figuraient dans des maillots que la marque avait conçus pour l’équipe de football algérienne.
C’est donc avant tout dans le but de protéger le très diversifié et très ancien patrimoine culturel du Royaume que le roi Mohammed VI a annoncé hier, lundi 28 novembre 2022, dans un message lu en son nom aux participants, à l'ouverture des travaux de la 17e session du Comité intergouvernemental de l'Unesco, la décision du Royaume de créer un Centre national dédié à la préservation de son patrimoine culturel immatériel.
Fidèle à son engagement au développement d'une coopération accrue entre les pays de l'hémisphère sud, le Maroc vient de conclure, ce mardi 29 novembre 2022 à Rabat, une convention de coopération avec l’Unesco, afin de consolider la protection et la sauvegarde des patrimoines culturels immatériels en Afrique. Une convention signée par Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, et Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication.