La ficelle était trop grosse pour passer inaperçue. L’officialisation du Tamazight, annoncée à grand roulement de tambours mardi à Alger, lors de la présentation du projet de «réforme constitutionnelle», serait un «leurre politique». «La revendication Amazighe est consubstantielle à la revendication démocratique», réagit Samir Bouakir, cadre du Front des forces socialistes (FFS), dans une déclaration au site d'information en continu "Algérie1".
«Acquiescer à une officialisation dans le cadre constitutionnel qui maintient vaille que vaille un régime antidémocratique, aux relents néo-fascisants, revient à se faire l’agent de sa pérennisation et traduit plus qu’une méprise : un coup dur porté aux luttes et aux sacrifices des militants de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme».
Se trompe celui qui voit dans ce projet de pseudo-officialisation du Tamazight un "geste d’ouverture" de la part d’un régime liberticide, autocratique, dont le symbole, Abdelaziz Bouteflika, s’est toujours opposé aux droits les plus élémentaires des Kabyles, et pour lequel la reconnaissance du Tamazight revenait à «mettre le feu en la demeure» !
Les Kabyles, souffre-douleur de la dictature du régime Bouteflikien, n’en sont ainsi pas dupes. Et ne compte pas baisser les bras face à ce que Samir Bouakir qualifie de «nouvelle forfaiture politique».
«Cette nouvelle forfaiture politique devra être non seulement rejetée mais combattue dans un large front qui permettra d’en finir avec un pouvoir illégitime et corrompu, de plus en plus isolé et qui constitue une véritable menace pour la cohésion nationale».
Venant d'un régime qui a fait du mépris des droits des minorités ethniques un "système de gouvernance", à l'instar des Mozabites à Ghardaïa, pour ne pas parler du peuple kabyle opprimé, il n'est pas étonnant que cette imposture de "l'officialisation" soit rejetée. L'accepter revient, en effet, à cautionner l'autoritarisme d'un régime viscéralement anti-démocratique.