Le régime algérien est aujourd’hui pris de panique après la journée meurtrière du mercredi 17 août où, selon différentes sources, entre 37 et 60 personnes auraient trouvé la mort en moins de 24 heures dans les incendies de forêts qui ravagent actuellement l’extrême nord-est du pays. Cela, sans parler de centaines de blessés plus ou moins graves et de dégâts matériels et environnementaux importants.
Cette panique du régime s’explique par la colère noire des Algériens face aux mensonges du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui avait multiplié, du 12 août 2021 au 13 juin 2022, les déclarations et promesses, jamais tenues, sur l’acquisition imminente par l’Algérie d’avions bombardiers d’eau pour lutter contre les incendies qui ravagent chaque année les forêts locales et charrient morts et désolation.
Ainsi, dans un discours télévisé, diffusé le 12 août 2021, le président Tebboune, qui faisait alors le point sur les incendies ayant endeuillé l’été dernier le pays, particulièrement la région kabyle de Tizi Ouzou, avait affirme avoir donné ses instructions au commandement de l’armée algérienne en vue d’acquérir des avions bombardiers d’eau. «J’ai donné mes instructions à l’armée nationale populaire pour contacter les entreprises qui commercialisent des avions bombardiers d’eau».
Quelle suite a été donnée par l’armée algérienne aux instructions de Tebboune, qui est à la fois le président du pays, le chef suprême des forces armées et le ministre de la Défense? Aucune. Soit l’armée algérienne ne reconnaît aucune autorité aux instructions de Tebboune, soit ce dernier parle pour parler comme il a l’habitude de le faire, dégradant de façon féroce et la parole et la fonction présidentielles.
Lire aussi : Le peuple algérien frère seul face aux feux… par la faute de la junte criminelle qui dirige le pays
En lieu et place de l’acquisition d'avions bombardiers d’eau, l’armée algérienne a procédé à la location, pour trois mois seulement, d’un vieux Be-200 en juin dernier, tombé en panne aussitôt utilisé. Cette location substituée aux acquisitions confirme que les ordres du président de la république ont été foulés au pied par le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée algérienne. C’est à se demander qui commande qui dans ce pays?
En effet, de nouveaux propos du président algérien vont confirmer l’échec de son ordre au chef de l’état-major militaire en vue de commander des avions bombardiers d’eau auprès de la Russie. Le 13 juin 2022, lors de la Foire d’Alger, Abdelmadjid Tebboune, en visite au pavillon américain, a demandé à l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger de lui faire une proposition d’urgence sur des avions extincteurs d’incendie, lui précisant que le paiement sera immédiat.
Cette demande impulsive est bien évidemment restée sans suite, car une telle sortie présidentielle intempestive visait en réalité à sauver la face du régime et à faire croire qu’il n’a pas renoncé à doter le pays d’avions bombardiers d’eau. En réalité cette pseudo-commande, verbale, d’avions nord-américains (Canadair ou Hercules C-130) n’avait aucune chance d’aboutir. Ce n’est pas ainsi que l’on achète un avion. Et ce n’est pas en affirmant que le paiement serait immédiat que l’on va se faire livrer, alors que les fabricants respectent les carnets de commande et les échéances fournies à leurs clients. Cette requête épidermique a au moins le mérite de nous apporter la preuve d’un mode de gouvernance, marqué par l’improvisation et les décisions impulsives qui restent sans suite.
Pire, suite à la brouille avec l’Espagne dans le sillage de son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara, le régime algérien a annulé un contrat d’acquisition de petits avions bombardiers d’eau, signé en 2021 avec la société espagnole Plysa. Cette dernière avait participé, avec deux avions de type Trush 710P, dérivés des avions d’épandage agricole, à l’extinction des feux de forêts de 2021 en Algérie.
Selon le site algeriepart, cette annulation de contrat «est un scandale qui restera dans les annales de l’histoire comme étant l’une des démonstrations les plus abjectes de l’irresponsabilité des dirigeants politiques algériens. Ce scandale concerne l’annulation d’un contrat pour l’achat de sept bombardiers d’eau à une société espagnole, à la suite d’une brouille avec Madrid après son revirement en faveur de la position marocaine sur le dossier du Sahara occidental. L’annulation de ce contrat survenue le 18 juillet dernier a privé l’Algérie de plusieurs avions indispensables pour la lutte aérienne contre les feux de forêt. Cette décision inconsciente a fragilisé encore davantage notre pays face à la menace très élevée des feux de forêt».
Le seul contrat, vraisemblablement sérieux, est celui passé avec l’entreprise espagnole. Mais la haine maladive du Maroc a conduit les pontes du régime à le résilier, assumant ainsi l’entière responsabilité de laisser les Algériens, démunis face aux feux. La conséquence des paroles vaines du président algérien, on la connaît. Au moins 50 morts brûlés vifs. Des feux qui ont atteint des villages et des villes. La colère des Algériens monte sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a promis d’indemniser les sinistrés des feux de forêt «dès la semaine prochaine». Pas sûr que ce levier pour acheter la paix sociale puisse apaiser toutes les colères.
Quant au président algérien, on verra quelle autre histoire il va sortir de son chapeau pour expliquer comment ses instructions données à l’armée algérienne pour se doter de bombardiers d’eau n’ont pas abouti.