Algérie: Israël balaie d’un revers de main les élucubrations de la junte au pouvoir

Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita (à droite) et son homologue israélien Yaïr Lapid, à Rabat, à la suite de la signature d'accords de coopération, le 11 août 2021.

Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita (à droite) et son homologue israélien Yaïr Lapid, à Rabat, à la suite de la signature d'accords de coopération, le 11 août 2021. . Fadel Senna / AFP

«Infondées et sans intérêt». C’est en ces termes que la diplomatie israélienne a réagi aux accusations d’Alger, qui prétend être victime d’«actes hostiles» de la part du Maroc et d’Israël. La junte algérienne ferait mieux de se focaliser sur «ses problèmes», estime l’Etat hébreu.

Le 26/08/2021 à 12h18

En filigrane de la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, annoncée mardi dernier, l’Algérie a surtout tenté, pour justifier son acte irresponsable, d’impliquer Israël dans de prétendus «actes hostiles» et autres «manœuvres étrangères» visant à la déstabiliser.

Hier, mercredi 25 août 2021, Israël a qualifié ces accusations algériennes d’«infondées et sans intérêt». «Ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc (…) et la coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région (...). L'Algérie devrait se focaliser sur ses problèmes», a déclaré à l'AFP une source diplomatique israélienne.

Cette réponse vise la déclaration du ministre algérien des Affaires étrangères de mardi dernier, dans laquelle il affirme que «le Royaume du Maroc a fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie. Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables».

Lamamra fait ainsi allusion à des déclarations faites à Casablanca le 12 août dernier par le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, qui n’était pas accompagné par son homologue marocain quand il s’est exprimé devant un panel de journalistes internationaux. Le ministre israélien a fait part de ses «inquiétudes au sujet du rôle joué par l'Algérie dans la région, son rapprochement avec l'Iran et la campagne qu'elle a menée contre l'admission d'Israël en tant que membre observateur de l'Union africaine». Cette vérité, bien connue de tous, n’a visiblement pas plu aux généraux qui dirigent l’Algérie.

Les propos de Yaïr Lapid ont été confirmés hier, mercredi, par le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Hassan Kaiba, qui a expliqué que les propos du chef de la diplomatie israélienne reposent sur des «informations précises».

Et d’ajouter: «l'Algérie est devenue, depuis le début du printemps arabe, un passage pour les mouvements terroristes à l'instigation de l'Iran». D’ailleurs, il a été clairement prouvé ces dernières années que les camps de Lahmada, dans le sud-est algérien, servent de lieu de recrutement aux mouvements terroristes s’activant au Mali et au Sahel, et dont certains sont dirigés par des «émirs» algériens et sahraouis. Ces mêmes camps du Polisario en Algérie ont également accueilli de nombreux instructeurs militaires du Hezbollah libanais, dépêchés par l’Iran dans la région.

C’est dans ce sens que diplomate israélien a confié à l’AFP qu’«Israël et le Maroc sont une partie importante d'un axe pragmatique et positif dans la région, face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l'Iran et l'Algérie».

Confondu par ces «informations précises», le régime algérien a choisi, comme à son habitude, la fuite en avant, celle de ressortir une nouvelle menace extérieure pour détourner son opinion publique des nombreux problèmes internes dans un pays où l’eau et le pain sont devenus une denrée rare.

Il est vrai que la junte algérienne a toujours tenté de légitimer son pouvoir en laissant ouvertement libre cours à son antisémitisme primaire, érigé en politique d’Etat. Ainsi l’Algérie, à chaque fois qu’un soutien est exprimé par exemple en faveur de la marocanité du Sahara en Europe, accuse immédiatement ce qu’elle appelle des lobbies sionistes, n’hésitant pas et sans vergogne, à mettre en avant la confession juive de certains hommes politiques ou journalistes européens.

Par Mohammed Ould Boah
Le 26/08/2021 à 12h18