Alger répond aux propos de Bourita

Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères.

Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères. . DR

Alger a réagi dimanche 13 mai à la sortie de Nasser Bourita, dans les colonnes de l’hebdomadaire "Jeune Afrique", qualifiant d’"irresponsables" les propos tenus par le MAECI marocain à son encontre. Détails.

Le 13/05/2018 à 18h54

"L'Algérie tient à exprimer sa ferme condamnation et son rejet total des propos irresponsables tenus à son encontre par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération dans une interview accordée hier à un hebdomadaire parisien", a souligné ce dimanche le porte-parole du MAE algérien, Benali Cherif, cité par l’APS.

"Aujourd’hui, le discours de l’Algérie sur la question du Sahara marocain a un côté autiste et obtus: reniement de la réalité extérieure et compulsion obsessionnelle à dire que le conflit du Sahara ne concerne que le Maroc et le Polisario", avait à juste titre chargé le MAECI, Nasser Bourita, relevant que "le régime algérien, qui est confronté à une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale, n’a survécu jusque-là que grâce aux problèmes et tensions qu’il a lui-même générés ou qu’il a l’intention de créer, afin de détourner l’attention des Algériens de leurs véritables préoccupations".

Ces propos, combinés à d'autres se rapportant à l’implication iranienne via le Hezbollah, dans le conflit saharien, ont désarçonné le régime voisin, au point que le porte-parole de son MAE, a puisé dans le lexique de l’invective pour répondre au MAECI Nasser Bourita.

"Au lieu de produire les preuves irréfutables qu'il prétend détenir et dont, en fait, il ne dispose pas ou, face à l'incrédulité avec laquelle la communauté internationale a accueilli les allégations qu’il a lancées le 1er mai dernier, de faire résipiscence, le ministre marocain a choisi de poursuivre sur la voie de la mystification et de l’affabulation".

Le porte-parole du MAE algérien omet, à l’insu de son gré, la cascade de manifestations de soutien exprimées à l’adresse du Maroc, de la Ligue arabe (22 pays arabes, moins l’Algérie!) à l’Organisation de la conférence islamique (52 pays, moins l'Algérie!), voire en Europe et en Afrique, suite à la rupture par le royaume de ses relations diplomatiques avec l’Iran, en raison de l’appui militaire fourni par le Hezbollah pro-iranien au front Polisario et, on ne le répétera jamais assez, avec la bénédiction criminelle du régime algérien.

"De fait, les accusations infondées et injustifiées (NDLR: du MAECI marocain) sont révélatrices de la politique de fuite en avant qu'il a choisi d'emprunter à la suite des revers majeurs qu'il a subis en Afrique, en Europe et tout dernièrement encore à New York», croit savoir le porte-parole du MAE algérien. "Elles trahissent également son incapacité à impliquer directement l'Algérie dans un conflit dont le Conseil de Sécurité, a, de nouveau, déterminé qu’il était une question d’autodétermination devant faire l'objet de négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables, sous les auspices des Nations unies, entre le Royaume du Maroc et le front Polisario, en vue de parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable assurant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a-t-il allégué.

De la même manière, "l'Algérie ne peut que réprouver avec fermeté les propos du ministre marocain concernant le rôle qu’elle joue dans le Sahel alors même que la Communauté internationale, dans son ensemble, s'accorde à louer la contribution majeure qu'elle apporte à la stabilisation de la région", a encore prétendu le dénommé Benali Cherif.

Un rôle assassin qu’Alger n’a eu de cesse de jouer dans la région sahélo-saharienne, d'ailleurs à l’origine de sa brouille avec la France, en raison de l’implication avérée des services algériens avec les groupes jihadistes infestant la zone sahélo-saharienne.

Le porte-parole du MAE algérien a affirmé que "face à cette virulente campagne dont elle fait l'objet, l'Algérie reste sereine, forte de l'unité de son Peuple, de la solidité de ses institutions, de sa stabilité et de la rectitude et la constance des principes et des valeurs qui gouvernent sa politique étrangère».

Des "principes" creux qui cachent mal des pratiques en contradiction avec les règles de bon voisinage et le respect de la souveraineté des Etats voisins, particulièrement le Maroc, qui cristallise la haine d'une oligarchie en déphasage avec son époque et en rupture de ban avec un peuple algérien frère appauvri et dirigé de main de fer.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 13/05/2018 à 18h54