Après le Maroc, c’est au tour de l’Algérie de demander à la France une révision de l’accord judiciaire franco-algérien datant de 1962. Précision nécessaire: la révision doit se faire selon les termes du protocole judiciaire conclu avec le royaume en juillet 2015 et qui a soldé une brouille diplomatique ayant duré une année.
Selon les médias français, Alger aura mis depuis juillet 2015 de fortes pressions sur Paris pour obtenir un remake du protocole judiciaire conclu avec le royaume.
C’est chose faite, ou presque. Paris ayant concédé à Alger une révision qui garantisse une «quasi-impunité» à ses dirigeants se trouvant en France, il n’en demeure pas moins que cette convention doit passer sous les fourches caudines de l’Assemblée nationale française.
En effet, les parlementaires français, d’après le quotidien Le Figaro, «vont avoir à se prononcer dans les prochains mois sur une révision de la convention judiciaire franco-algérienne, datant de 1962».
Le nouvel accord franco-algérien, «négocié dans la plus grande discrétion», et paraphé à l’occasion de la dernière visite à Alger du Premier ministre français Manuel Valls, «s’inspire largement de l’accord France-Maroc qui établit, notamment, une procédure d’information de l’autre partie en cas de poursuites visant des responsables marocains en France et vice-versa, avec la possibilité d’un renvoi de ce type d’affaire sur l’autre rive de la Méditerranée», dévoile le Figaro.
Voilà pour l’information! Maintenant, il paraît qu’il va falloir en penser quelque chose. Au-delà de la légendaire rivalité algérienne avec le Maroc, -le voisin de l’est étant réduit à copier et coller le modèle marocain-, il y a cette question de timing qui soulève moult interrogations sur le véritable motif de la requête d’Alger. Il serait, en effet, simpliste de réduire cette requête à la stricte expression d’une volonté de mimêsis.
L’Algérie est au bord de la faillite. Un billion de dollars engrangé de la vente de pétrole a disparu dans la nature ! Le clan Bouteflika a donc des comptes à rendre. Et quand on sait que les apparatchiks algériens, en tout cas la majorité d’entre eux, détiennent des fortunes colossales en France, pour ne citer que cette destination européenne privilégiée, on comprend aisément pourquoi ils se font des soucis aujourd'hui. La «quasi-impunité» qu’Alger veut pour ses dirigeants n’est donc pas le fruit du hasard. La banqueroute financière annoncée à l’horizon 2017 en Algérie, nombre d’entre d’eux se préparent à se jeter par-dessus bord pour se sauver et sauver leurs comptes bancaires assez bien garnis en France et en Suisse.
Reste maintenant à savoir si cette «quasi-impunité» inclura leur protégé, le Polisario, également accusé d’avoir, comme l'avait si bien dit l’écrivain algérien Mouloud Feraoun, «piqué dans la gamelle du pauvre». Triste !